On ne l'avait pas vue poindre le bout de son nez hors de son château de Windsor depuis son voyage à Cardiff, le 14 octobre dernier. Ce mardi, Elizabeth II est de retour, et pleine de «confiance», selon les mots de la presse britannique.
Les doutes concernant sa venue à cette cérémonie religieuse d'hommage, à Londres, ont persisté jusqu'à la dernière minute. Depuis quelques semaines, la monarque de 95 ans a annulé sa participation à pléthore d'engagements officiels. Mi-mars encore, elle a renoncé à contre-coeur, à la toute dernière minute, à sa présence pour un service religieux. Pourtant, elle figurait bien sur le programme, rappelle Le Parisien. Finalement, la reine avait préféré se faire représenter par son fils Charles.
Il faut dire qu'Elizabeth a été confrontée à des problèmes de santé en série. Episode le plus notable: son hospitalisation, en octobre 2021, pour un motif qui n'a jamais été rendu public. Sans compter sa toute récente contamination au Covid-19, en février.
Du coup, les spéculations allaient bon train concernant la présence ou non de la reine à ce rendez-vous important. D'aucuns affirmaient qu'elle s'y rendrait en fauteuil roulant. Mais pas de fauteuil qui fasse pour la reine, qui fête cette année ses 70 ans de règne: ce mardi, elle était bien là, debout, bien présente, pour adresser un dernier adieu à son mari, décédé à 99 ans en avril dernier.
La monarque est arrivée bras-dessus, bras-dessous avec un autre membre de la famille royale auquel on ne s'attendait pas: le prince Andrew, qu'on dit être son fils «préféré».
Il faut dire qu'à l'instar de sa mère, il s'agit pour le prince en disgrâce de la première apparition publique depuis un bon moment. Plus exactement: depuis que ce dernier a payé 7 millions de livres sterling à Virginia Giuffre, pour qu'elle abandonne les poursuites civiles pour agression sexuelle qu'elle avait engagées contre lui aux Etats-Unis.
Depuis ce scandale, Andrew n'a pratiquement jamais été vu en public et il s'est presque totalement retiré de la vie royale. Après avoir aidé sa mère à traverser l'allée de l'abbaye de Westminster, le duc, âgé de 62 ans, s'est ensuite dirigé vers un siège au premier rang pour assister à l'office. Selon le Sun, ce dernier adieu sera probablement l'une de ses ultimes apparitions publiques.
Une fois que Sa Majesté a atteint le bout de l'allée, elle s'est séparée de son fils et a franchi les dernières marches toute seule.
La reine était soutenue sur le banc d'honneur par le prince Charles, son épouse Camilla, ainsi que la Princesse Anne et son mari, le vice-amiral Sir Tim Laurence. Le prince William, sa femme Kate Middleton, leurs enfants George et Charlotte faisaient également partie des forces en présence.
Un véritable gratin de personnalités a pris part à ce service spécial de commémoration en l'honneur du plus ancien époux du Royaume-Uni. Parmi elles: pas moins de 30 membres de la famille royale, venus de toute l'Europe, des amis et des proches, ainsi que des dignitaires et des représentants des nombreuses organisations caritatives auxquelles le duc d'Édimbourg était associé.
Le prince Harry et Meghan Markle ont été les grands absents de la cérémonie. Le couple a confirmé qu'il ne prendrait pas l'avion depuis les Etats-Unis pour honorer le duc, pour des motifs de sécurité.
Cette cérémonie a marqué une sérieuse différence avec les funérailles dépouillées de Philip, en avril dernier, auxquelles seuls 30 invités avaient pu assister. L'image de la reine, assise seule au premier rang, était devenue l'un des symboles de la pandémie.
Afin de respecter les strictes règles Covid en vigueur, la plupart des dernières volontés du prince avaient dû être ignorées. La famille royale se devait de continuer à montrer l'exemple.
Ce 29 mars, cette nouvelle cérémonie faisait office de rattrapage à cet adieu manqué. Elle a d'ailleurs intégré plusieurs éléments que Philip avait prévu pour son enterrement. Par ailleurs, la reine s'est impliquée personnellement dans la planification du service, selon le Sun. Par exemple, un choeur a chanté «Guide Me, O Thou Great Redeemer», un hymne qui tenait à choeur au prince Philip.
Autre clin d'oeil touchant: l'abbaye de Westminster était garnie à foison d'orchidées blanches, fleurs qui figuraient dans le bouquet de mariage de la reine et de son époux, mariés durant 73 ans. Finalement, la reine était vêtue d'un ensemble vert foncé. Un hommage subtil à son cher Philip, dont la couleur préférée était le vert Edinburgh.