Un récent sondage de l'institut Pew, aux Etats-Unis, indique que 30% des adultes américains ne s'intéressent pas du tout à la religion et ne vont plus à l'église. Les pasteurs ressentent fortement cette absence de fidèles et sont prêts à tout pour y palier. Même à utiliser le Big data, soit l'utilisation de gigantesques bases de données online, pour ramener les âmes perdues gens sur les bancs de leurs paroisses.
Une des entreprises technologiques qui les aide dans cette «mission» s'appelle Gloo, forte de 200 employés, dont le siège se trouve dans le Colorado. La société utilise les données personnelles achetées aux réseaux sociaux et autres moteurs de recherches, tels que Facebook ou Google, pour aider les églises à identifier les individus susceptibles d'être recrutés. Un peu comme lors d'une campagne présidentielle, en somme.
Selon le Wall Street Journal, Gloo a tout de même signé des contrats avec 30 000 clients, ce qui représente environ 10% des églises aux Etats-Unis.
La startup crée des annonces web optimisées en fonction de termes de recherche spécifiques sur Google et sur les réseaux sociaux, ce qui redirige ensuite les internautes vers le site internet d'une église locale.
Ils vont cibler les internautes qui font des recherches sur des sujets qui pourraient signaler que la personne traverse une crise personnelle, notamment avec ces mots-clés:
Si la pratique peut sembler discutable, Gloo n'est de loin pas la seule startup à offrir ce service. Par ailleurs, de nombreuses églises achètent elles-mêmes de la publicité sur Facebook pour pouvoir cibler les personnes en détresse, et elles agissent ainsi depuis des années.
La société Wunderman Thompson, l'un des fournisseurs de données de Gloo, a récemment mis fin à son contrat après que le partenariat a été rendu public.
Depuis que certains médias ont en parlé dans leurs colonnes, la startup affirme qu'elle n'utilise plus les données sur la santé mentale pour cibler les individus, et soutient que toutes les données de personnes tiers sont anonymes.
La morale de l'histoire? Espérons surtout que Gloo, ces églises et tous ceux qui s'activent de la sorte pour «acheter» des paroissiens soient avant tout... de bonne foi.