BoJo a bien été obligé de faire son mea culpa devant les députés lundi. Il s'est exprimé à la suite d'une publication très attendue sur les pots de départ, garden parties et fêtes de Noël ou d'anniversaire organisés en 2020 et 2021, alors que le reste du Royaume-Uni était en plein confinement.
A une période où les Britanniques étaient contraints de limiter drastiquement leurs interactions sociales en pleine pandémie de Covid-19, «certains des comportements liés à ces rassemblements sont difficiles à justifier», a pointé du doigt a haute fonctionnaire Sue Gray, l'autrice du document.
Elle déplore notamment une «consommation excessive d'alcool» et souligne que le jardin de la résidence du premier ministre a été utilisé pour «des rassemblements sans autorisation claire ou sans surveillance», ce qui «n'était pas approprié».
Le constat du rapport, qui était très attendu, est sans appel: il conclut à de graves «erreurs de leadership» et stipule que des leçons doivent être tirées «immédiatement». Le message semble être passé auprès du dirigeant conservateur:
«Je comprends, et je vais y remédier», a-t-il ajouté, promettant des changements administratifs dans la gestion de Downing Street.
Il a assuré que son gouvernement restait «digne de confiance», insistant sur ses réalisations post-Brexit, la réussite de la campagne de vaccination contre le coronavirus ou encore sa réponse face à la crise ukrainienne.
«Je vais m'atteler à la tâche», a-t-il lancé. Il faut dire qu'il a plutôt intérêt, car Johnson se trouve dans une position délicate. Ces fêtes ont choqué au Royaume-Uni, qui était alors soumis à de stricts confinements, et plongé Boris Johnson dans une grave crise menaçant son maintien à son poste.
Sa popularité s'est effondrée dans les sondages. Les appels à la démission se sont multipliés jusque dans les rangs de la majorité.
Réclamant une nouvelle fois sa tête, le leader de l'opposition travailliste, Keir Starmer, a qualifié lundi le premier ministre d'«homme sans vergogne». Fustigeant celui-ci pour son refus de démissionner, Starmer a appelé les membres du parti conservateur à «mettre fin à cette farce» en déclenchant un vote de défiance envers le premier ministre.
Au sein du Parti conservateur, des députés ont déjà publiquement appelé leur leader à la démission, ce qu'il a sèchement refusé de faire. D'autres attendaient la publication du rapport de Sue Gray pour décider de tenter ou non de l'évincer.
Lundi, l'ancienne cheffe du gouvernement conservatrice, Theresa May, a elle-même ouvertement critiqué son successeur, lui demandant s'il «n'avait pas lu les règles, s'il ne comprenait pas ce qu'elles signifiaient ou s'il pensait que les règles ne s'appliquaient pas à Downing Street».
Outre ce rapport de la haute fonctionnaire Sue Gray, qui s'est penchée sur seize événements organisé à la résidence du premier ministre, la police doit rendre ses conclusions sur plusieurs de ces fêtes, potentiellement les plus dommageables.
La police métropolitaine de Londres (la «Met») enquête en effet sur des événements qui se seraient produits à huit dates, entre mai 2020 et avril 2021. Parmi ceux-ci, un rassemblement le 20 mai 2020 dans les jardins de la résidence du premier ministre qui avait reconnu y avoir participé tout en affirmant penser qu'il s'agissait d'une réunion de travail et une fête d'anniversaire surprise en son honneur le 19 juin 2020.
La Met a dit dans un communiqué avoir reçu plus de 300 images et 500 pages d'informations. Ses investigations pourraient durer des mois. (ats/mbr)