Dans un pays fortement impacté par l'inflation et la crise économique, on a connu meilleure manière de marquer un début de règne: selon l'Office national des statistiques (ONS) britannique jeudi, le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni est reparti légèrement à la baisse en mai. La faute, en partie, au couronnement de Charles.
Or, ce ne sont pas tant les 250 millions de livres nécessaires à l'organisation de cet évènement historique qui ont impacté la production nationale... que le jour férié supplémentaire accordé aux sujets pour marquer le coup.
Résultat: en mai, le PIB a reculé de 0,1%. «Les secteurs de l'industrie manufacturière, de la production d'énergie et de la construction ont tous reculé», a relevé Darren Morgan, directeur des statistiques économiques à l'ONS. Et même les pubs et les bars, qui auraient pu voir un coup de pouce dans ce jour férié, ont vu leurs ventes reculer.
Ce recul s'avère toutefois un peu moins marqué que ce que craignaient certains économistes, qui tablaient sur une baisse de 0,3%. Pfiou, l'honneur de Charles est presque sauf!
«Si le jour férié supplémentaire a eu un impact sur la croissance en mai, la forte inflation reste un frein» à l'activité économique britannique, a précisé dans un communiqué le ministre des Finances, Jeremy Hunt. «La meilleure façon de relancer la croissance et d'alléger la pression sur les familles est de faire baisser l'inflation le plus rapidement possible», a-t-il martelé.
Une tâche à laquelle s'emploie la Banque d'Angleterre, qui a relevé le mois dernier pour la 13e fois de suite son taux directeur, avec pour objectif de rendre les emprunts plus chers pour ralentir les dépenses des entreprises comme des particuliers et freiner les hausses de prix.
Selon Paul Dales, de Capital Economics, le PIB britannique affichera tout de même une petite croissance, de 0,1%, au deuxième trimestre, lorsque seront publiés les chiffres de juin. Mais «la flambée des taux immobiliers depuis mi-juin contribuera à la baisse du PIB au troisième trimestre et au début d'une légère récession», selon lui. (mbr/ats)