Washington publie des archives sensibles sur l’affaire Epstein
Près de 8000 nouveaux documents sur le scandale Epstein étaient disponibles mardi sur le site du ministère de la Justice américain. Ce dernier a été accusé de rétention d'informations et critiqué par les démocrates pour la diffusion, jugée trop lente, de ce dossier.
Ces nouveaux fichiers contiennent notamment des centaines de vidéos ou audios, dont des images de surveillance d'août 2019, quand le criminel sexuel new-yorkais Jeffrey Epstein a été retrouvé mort dans sa cellule, selon l'analyse de l'AFP. Le ministère de la justice a mis en ligne environ 11 000 liens avec des nouveaux documents, mais certains ne mènent à rien.
Le ministère était contraint par une loi de publier l'ensemble du dossier vendredi 19 décembre, dernier délai. Il estime cependant avoir besoin de davantage de temps pour publier avec précaution le reste afin de protéger au mieux les victimes dont l'identité pourrait être dévoilée dans ces milliers de photos, vidéos et textes.
«Dissimulation»
L'opposition démocrate voit cependant dans ce retard une manoeuvre politique destinée à éviter la publication d'informations supposées compromettantes pour le président Donald Trump, qui apparaît sur des images aux côtés de Jeffrey Esptein.
«C'est clairement une opération de dissimulation», a dénoncé lundi le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, en soumettant une proposition de loi pour accentuer la pression sur le ministère qui, estime le sénateur, a «enfreint la loi» en n'ayant pas tout publié vendredi.
«Le ministère de la Justice doit arrêter de protéger les hommes riches et puissants qui n'ont pas été inculpés» dans cette affaire, a dénoncé de son côté lundi l'élu démocrate à l'origine de la loi, Ro Khanna, en demandant la publication de certaines pièces spécifiques du dossier.
Liens avec Trump
La publication de ces documents, issus de l'enquête menée par les autorités américaines sur l'influent financier et criminel sexuel new-yorkais, mort en 2019 avant son procès, doivent aider à faire la lumière sur ses liens passés avec des personnalités de premier plan, dont le président républicain.
Alors qu'il s'était dit, lors de sa campagne en 2024, d'accord pour rendre ces fichiers publics, Donald Trump a ensuite fait volte-face, dénonçant un «canular» instrumentalisé par les démocrates.
Sa base «MAGA», obsédée par ce scandale, s'était insurgée quand le ministère de la Justice avait annoncé à l'été n'avoir découvert aucun élément nouveau justifiant la publication de documents supplémentaires ou de nouvelles poursuites.
Après des mois de révolte, le président a dû céder à la pression du Congrès, y compris d'élus républicains, promulguant en novembre une loi imposant à son gouvernement de publier l'intégralité des documents non classifiés en sa possession. (jah/ats)
