Elle était censée apaiser la crise, mais ce n'a pas vraiment été le cas: la session du Conseil de sécurité de l'ONU, tenue à la demande des Etats-Unis et contre la volonté de la Russie, a tourné à l'affrontement ouvert.
Les Etats-Unis comme le Royaume-Uni ont dit lundi vouloir taper au portefeuille le premier cercle et les proches du Kremlin.
Washington a préparé des «dispositifs de sanctions spécifiques contre des membres de l'élite russe et leurs familles» si jamais la Russie attaquait l'Ukraine, a dit lundi la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki.
Elle a souligné que les oligarques étaient «des cibles particulièrement vulnérables» à des sanctions en raison de leurs liens financiers très étroits avec des pays occidentaux.
Même son de cloche au Royaume-Uni, où ils risqueront le gel de leurs avoirs et l'impossibilité d'entrer sur son territoire. Il sera également impossible pour une entreprise ou un individu au Royaume-Uni d'effectuer des transactions avec eux.
La réaction russe n'a pas tardé. «C'est Washington, pas Moscou, qui alimente les tensions. Nous n'allons pas battre en retraite et nous tenir au garde-à-vous en écoutant les menaces de sanctions américaines», a affirmé l'ambassade russe à Washington.
Un entretien téléphonique aura lieu mardi entre les ministres russe et américain des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov et Antony Blinken, selon Moscou et Washington.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson se rendra quant à lui mardi à Kiev où il discutera avec le président ukrainien. «En tant qu'ami et partenaire démocratique, le Royaume-Uni continuera de défendre la souveraineté de l'Ukraine face à ceux qui cherchent à la détruire», a déclaré Boris Johnson dans un communiqué de Downing Street.
«Nous exhortons la Russie à reculer et à engager un dialogue pour trouver une solution diplomatique et éviter de nouvelles effusions de sang», a poursuivi le dirigeant, qui espère s'entretenir cette semaine avec le président russe Vladimir Poutine.
Sur le front militaire, les mouvements se poursuivent également. Plusieurs pays occidentaux ont annoncé ces derniers jours l'envoi de nouveaux contingents en Europe orientale.
Le premier ministre britannique Boris Johnson va proposer cette semaine à l'Otan un déploiement de troupes pour répondre à la montée de «l'hostilité russe» envers l'Ukraine.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, son homologue allemande Annalena Baerbock ainsi que le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki sont attendus de leur côté cette semaine à Kiev.
La ministre canadienne de la Défense Anita Anand, dont le pays fournit une assistance militaire à l'Ukraine, y est arrivée dimanche pour une visite de deux jours. Elle a annoncé le déplacement des troupes militaires canadiennes vers l'ouest de l'Ukraine. (ats)