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Le mandat d’arrêt contre Poutine met Pretoria dans l’embarras

Ce pays pourrait mettre Poutine en prison, mais il hésite

La potentielle visite de Poutine au prochain sommet des BRICS met l'Afrique du Sud dans une situation diplomatique très difficile. Suite au mandat d'arrêt de la cour pénale internationale le visant, le président russe devrait être arrêté, mais rien n'est moins sûr.
17.07.2023, 17:0117.07.2023, 17:01
Charlotta siemer
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Un article de
t-online

Un sommet international imminent donne actuellement du fil à retordre au gouvernement sud-africain. Pourquoi? Vladimir Poutine a prévu d'y participer.

Les Etats du BRICS – Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud – ont prévu de se rencontrer en août à Johannesburg. L'Afrique du Sud étant étroitement liée à la Russie sur le plan diplomatique, Poutine y est également invité.

Problème: en mars, la Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d'arrêt international contre le chef du Kremlin. Son objet? Enlèvement et de déportation d'enfants ukrainiens et crimes de guerre présumés.

En tant que signataire du Statut de Rome, l'Afrique du Sud serait donc obligée d'arrêter Poutine s'il mettait un pied dans le pays. Cela mettrait toutefois en péril les bonnes relations de l'Afrique du Sud avec Moscou, rapporte le site d'information sud-africain News24. Surtout que le pays n'a pour l'instant pas condamné la Russie pour la guerre en Ukraine.

Embarrassé, le vice-président sud-africain, Paul Mashatile, a déclaré à News24:

«Nous ne pouvons pas l'arrêter. Ce serait presque comme si on invitait un ami chez soi et qu'on l'arrêtait»

D'après lui, la meilleure solution serait que Poutine ne vienne pas. Mais le Kremlin n'aime pas vraiment cette idée. Selon le vice-président sud-africain, il serait également envisageable de déplacer le sommet en Chine, puisque ce pays n'a pas signé le Statut de Rome.

Une autre alternative serait que Poutine se fasse par le ministre russe des Affaires étrangères ou qu'il participe de manière virtuelle. Toutefois, selon News24, aucune de ces solutions n'est actuellement acceptée par tous les Etats des BRICS.

Le magazine américain Newsweek souligne que la Russie n'a pas encore décidé ce qu'elle allait faire. Selon Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, les autorités travaillent sur différentes options.

L'Afrique du Sud et la Russie, une relation étroite

Les deux pays entretiennent de très bonnes relations. Encore ce samedi, le chef du Kremlin et le président sud-africain Cyril Ramaphosa ont discuté de l'accord sur les céréales dont l'objectif est de faire en sorte que les céréales ukrainiennes puissent arriver jusqu'en Afrique malgré le conflit.

Selon des informations fournies par Kremlin, Poutine et Ramaphosa se sont également rencontrés récemment lors du sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg. Par ailleurs, l'ancien président sud-africain Jacob Zuma est actuellement réfugié en Russie, officiellement pour des «raisons de santé». En Afrique du Sud, il risque une peine d'emprisonnement de 15 mois en relation avec de nombreuses affaires de corruption au cours de son mandat.

Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci

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