«Nous pensons que l'empoisonnement d'Alexeï Navalny a été mené délibérément, pour envoyer un avertissement clair et sinistre, à tous ceux qui pourraient critiquer le gouvernement russe», affirment Agnès Callamard et Irene Khan, deux expertes de l'ONU.
Elles rappellent que les tests toxicologiques ont montré la présence du poison, le «Novichok», sur l'opposant russe. Pour les deux rapporteuses spéciales, la surveillance intense, par Moscou, rend improbable qu'un tiers puisse avoir administré cette substance «sans que les autorités russes ne le sachent».
En cherchant à tuer Navalny, le pays de Vladimir Poutine est aussi responsable de tentative d'exécution arbitraire. Callamard et Kahn ajoutent que ces actes sont équivalents à de la torture. Elles appellent la communauté internationale à répondre à des décennies de tentatives d'assassinats d'opposants russes.
Le dissident a depuis été condamné à plus de deux ans de prison, pour violation de son contrôle judiciaire. Les deux rapporteuses spéciales appellent Moscou à annuler cette détention, de manière immédiate. Elles ajoutent qu'elles continueront à suivre étroitement la situation, auprès du gouvernement russe. (ats)