Voici comment Poutine pourrait annexer ces régions d'Ukraine
Le 27 septembre, le simulacre de vote dans quatre régions ukrainiennes occupées par la Russie prendra fin. La même semaine, Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijia pourraient – selon le plan du Kremlin – être annexés à la Russie. Une mesure massivement critiquée au niveau international. Pour les jours qui suivront les référendums, les médias russes ont désormais rendu public un calendrier très concret et possible.
Voici les prochaines étapes:
- Le mardi 27 septembre, les résultats des référendums fictifs doivent être annoncés.
- Le 28 septembre, les frontières russes pourraient être fermées et des projets de loi sur la «réintégration des territoires occupés de l'Ukraine en Russie» pourraient être examinés à la Douma.
- Un jour plus tard, le 29 septembre, le rattachement des régions concernées pourrait être déclaré par le Conseil de la Fédération de Russie.
- Le 30 septembre, Poutine devrait prononcer un discours officiel et confirmer l'annexion par sa signature.
Les régions en question
L'ensemble du processus a été rapporté par les portails en ligne indépendants Meduza et Verstka ainsi que par les agences de presse publiques Ria Novosti et Tass. Ils se réfèrent à des sources parlementaires.
Meduza/RIA Novosti/Verstka sources:Sept 27 - referendum resultsSept 28 - Russian borders closeSept 29 - occupied regions formally annexed by Russia Sept 30 - Putin's addressNow imagine what he'll announce... pic.twitter.com/5YUZMEmPnG— Max Fras (@maxfras) September 24, 2022
Poutine approuve l'annexion
Selon les experts russes, le processus, lorsqu'il passe par plusieurs instances, donne à l'annexion le plus grand semblant de légitimité possible:
- On demande d'abord la prétendue volonté du peuple dans les référendums.
- On intègre finalement le plus grand nombre possible d'institutions pour mettre en œuvre ce «souhait populaire».
Cela doit permettre de réfuter le reproche selon lequel seul le président Poutine prend des décisions en tant qu'autocrate. Selon le politologue Fabian Burkhardt, l'annexion actuelle pourrait pour cela être soumise à la Cour constitutionnelle russe.
La possible fermeture des frontières le 28 septembre, comme le prévoit le prétendu plan, se réfère à la mobilisation militaire actuellement en cours en Russie. Le portail indépendant russe Verstka fait état d'une potentielle interdiction de sortie du territoire pour les hommes soumis à l'obligation de servir avant le discours du président. Ceci en réponse à un flux d'hommes quittant la Russie jugé «alarmant» par les autorités.
Le plan sera discuté en début de semaine par le président ainsi que des représentants du parlement et du gouvernement, avant qu'une décision finale ne soit prise, poursuit le média Verstka.
Même scénario qu'en 2014, lors de l'annexion de la Crimée
Si le processus devait se dérouler tel que décrit, il ressemblerait à celui de 2014, lorsque le Kremlin a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée. A l'époque aussi, il y avait eu un soi-disant référendum très controversé, organisé en partie sous la contrainte, comme c'est le cas aujourd'hui. Puis plusieurs étapes ont suivi, au cours desquelles le Parlement a été faussement impliqué et finalement l'annexion a été formellement confirmée par le président Poutine.
On s'attend également à ce que l'intervention de Poutine se rapproche de son discours sur l'annexion de 2014: à l'époque, il avait prononcé un discours devant les députés et les sénateurs de la Douma d'Etat dans la salle Saint-Georges du Kremlin. Il avait alors évoqué les résultats du référendum qui s'était tenu et avait ensuite signé un accord sur l'annexion. Il est également possible que Poutine se rende à la Douma d'Etat, écrit Verstka.
Poutine nie à l'Ukraine le droit d'exister
La Russie qualifie l'annexion du territoire ukrainien de "réintégration". La Russie se réfère historiquement au fait que l'Ukraine est un territoire russe et nie au pays ainsi qu'à son président, Volodymyr Zelensky le droit d'exister. L'annexion de la Crimée n'est à ce jour reconnue que par quelques Etats, dont la Russie.
La tentative actuelle de s'approprier des parties du territoire ukrainien est également fortement condamnée et considérée comme une violation du droit international au niveau international. Contrairement à 2014, il n'y a même pas d'observateurs de l'OSCE, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, sur place pour suivre le vote.
Sources utilisées:
(t-online,cli)
Traduit et adapté de l'allemand par sia

