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Il n'y a qu'une seule façon de forcer la Russie à négocier

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Vladimir Poutine, Saint-Pétersbourg, 18 janvier 2023.Image: AP Pool Sputnik Kremlin

Il n'y a qu'une seule façon de forcer la Russie à négocier: la voici

Jamais des négociations n'ont mis fin à un conflit avec la Russie, affirme l'historien américain David Frum. Il y aurait toutefois une exception à cette règle et cela intéresse de près l'Ukraine.
25.01.2023, 16:0408.05.2023, 11:41
Thomas Wanhoff / t-online
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Pour l'historien américain David Frum, l'Ukraine n'a aucune chance d'amener la Russie à négocier la paix. L'ancienne plume du président américain George W. Bush (2001-2009) estime que les discussions sont faussées. Frum est un observateur avisé de la guerre en Ukraine et de la politique internationale. Il passe pour l'inventeur de l'expression «axe du mal», par quoi George W. Bush désignait l'Iran, l'Irak et la Corée du Nord.

Sur Twitter, il dit pourquoi il faut abandonner tout espoir de négociations avec Poutine. Rappel utile: la Russie a mené deux guerres en Tchétchénie depuis 1991, violé les frontières de la Moldavie, de la Géorgie et de l'Ukraine, est intervenue dans la guerre en Syrie et dans le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

«On dit souvent que les guerres se terminent par des négociations. Mais aucun des conflits russes ne s'est terminé de cette manière»
David Frum, Historien

Ces faux accords de paix

Un traité de paix a bien été conclu en 1997 lors de la première guerre de Tchétchénie. Mais il laissait le statut du pays en suspens et les affrontements ont repris peu de temps après. En 2014, les accords de Minsk décidaient certes de la fin des combats entre les combattants prorusses et l'armée ukrainienne, mais il n'a pas stoppé les véritables ambitions de Moscou.

Diverses parties appellent régulièrement l'Ukraine et la Russie à négocier. Mais les positions des deux parties sont très éloignées les unes des autres. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky ne cesse de le répéter: il veut bien entamer des discussions, mais la Russie doit d'abord restituer l'ensemble des territoires ukrainiens qu'elle occupe, y compris la Crimée annexée en 2014. La Russie ne dit pas non à des pourparlers, mais elle les fait précéder d'un statu quo territorial et d'une d'une exigence de «dénazification et de démilitarisation de l'Ukraine», comme l'a encore souligné récemment le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Les conflits gelés font le beurre de Moscou

De nombreux conflits ont manifestement été gelés après la chute de l'Union soviétique, sans qu'aucune solution ne soit trouvée. La Russie s'est mise alors à se les approprier. Le Kremlin n'a vu aucun problème, au contraire, à ce que certains de ces conflits aient continué à couver – il n'a ainsi pas eu à faire de concessions, estime David Frum. La Russie n'entamera des négociations que si elle peut pousser son avantage au-delà de la situation existante.

Si l'invasion de l'Ukraine devait en rester là, il s'agirait toujours d'un «conflit gelé». La Russie n'a de toute façon pas grand-chose à négocier: elle contrôle déjà la Crimée, de même que des parties du Donbass. Cela pourrait suffire à Moscou dans une première phase, estime l'analyste. L'Ukraine, elle, serait alors perdante et toujours exposée à la menace russe.

Et la seule façon est...

Pour David Frum, il n'y a qu'une seule façon de forcer la Russie à négocier. Il faudrait pour cela qu'elle craigne de perdre la guerre contre l'Ukraine. De manière si catastrophique pour elle que seuls des pourparlers pourraient limiter les dégâts à ses yeux.

Et David Frum de préconiser: il faut armer l'Ukraine pour que la Russie craigne la défaite. A l'inverse, estime l'historien, se montrer chiche sur les livraisons d'armement, c'est laisser à la Russie l'espoir de pouvoir maintenir le statu quo.
(Traduction et adaptation: amn)​

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