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Voici les repas préférés de Poutine et de ses amis dictateurs

Voici les repas préférés de Poutine et de ses copains dictateurs

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Encore un peu de sauce, Monsieur Poutine?photo: AP/AP POOL
Si certains autocrates sont des amateurs de repas copieux, d'autres préfèrent un régime plus frugal: un livre révèle les habitudes des dictateurs à table.
29.12.2022, 06:15
Marc von Lüpke
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Si une invitation à dîner est généralement une perspective assez réjouissante, elle l'est beaucoup moins lorsque votre hôte s'appelle Joseph Staline. Le dictateur aimait recevoir à table. Le «casse-croûte» promis dégénérait souvent jusqu'au petit matin, par une gigantesque et incontrôlable beuverie.

A la table de Staline, une seule personne fixait les règles: Staline. Si le dirigeant soviétique était un grand amateur des jeux d'alcool, il utilisait plus volontiers encore les réunions sociales pour les jeux de pouvoir. L'humilitation des convives était de la partie. L'abstinence n'était pas une excuse - qui aurait osé commettre l'affront de refuser de boire, après un toast porté par le redoutable «tyran rouge»?

Vous ne serez donc pas surpris de savoir que, lors de ces dîners, il n'était pas rare de voir un invité sortir dans le jardin pour vomir discrètement. Le dictateur yougoslave Josip Broz Tito, a dû trouver une alternative plus rapide: il s'est soulagé l’estomac dans sa propre manche.

Dans leur livre A table chez les dictateurs (2022), les auteures Victoria Clark et Melissa Scott dressent la liste des plats préférés» de 26 autocrates. Au travers de nombreuses anecdotes croustillantes, on (re)découvre ces chefs politiques sous l'angle de la bonne chair.

L'art de la bonne bouffe

Chez Staline, on ne faisait toutefois pas que boire. La boisson avait besoin en effet d'une base, et gourmande si possible. Originaire de Géorgie, le «petit père des peuples» avait un faible pour la cuisine de son pays: citons par exemple la recette du satsivi, un plat géorgien à base de poulet.

Tous les aliments ne trouvaient pas exclusivement leur place dans les assiettes. Le dictateur, qui a déclenché en 1936 ce que l'on a appelé la «Grande Terreur» avec des millions de morts à la clé, profitait des repas de fête pour jeter des tomates sur les participants.

La grande faiblesse d'Hitler

Mais il n'y a pas qu'au sein de l'ex-Union soviétique que les invitations s'apparentaient à une épreuve: chez Adolf Hitler aussi, les repas étaient loin d'être très décontractés.

D'abord grand amateur de pigeons farcis au début des années 30, il se pliera rapidement à un régime végétarien strict. Si bien que le Führer ne pouvait s'empêcher de traiter les mangeurs de viande à sa table de «mangeurs de cadavres».

This scene of Adolf Hitler and Nazi officials in Munich in the summer of 1939 -- just before the start of World War II, supplied by C.Cay Wesnigk Film, is from "Hitler's Hit Parade,& ...
Hitler aimait les pigeons farcis. Cependant, il a ensuite cessé de les aimer.image: AP C.CAY WESNIGK FILM 2003.

Toutefois, l'intéressé ne renonçait pas à la viande pour des raisons de protection des animaux. Non. Hitler souffrait de gros problèmes de digestion. Pour y remédier, son «médecin personnel», Theodor Morell, le «bourrait» de toutes sortes de produits. Mais ce qu'Hitler ne consommait pas sous forme de pigeonaille, il le compensait avec des mets sucrés. Le dictateur était un véritable bec-à-sucre, friand de gâteaux et de tartes.

Viva la pasta!

Déjà mentionné précédemment, Tito aimait les plats plus consistants - une leçon, peut-être, de sa mésaventure chez Staline. Le dictateur yougoslave était également doué pour amuser la galerie et les personnalités. La grande vedette du cinéma italien Sophia Loren lui aurait même fait la cuisine. Au menu? Des pâtes. On dit qu'elles étaient délicieuses.

Alors que Tito était considéré comme un hôte tout à fait charmant, on ne peut pas en dire autant du Libyen Mouammar Kadhafi. Kadhafi, redouté à l'Ouest comme «prince de la terreur», ne faisait aucun effort pour maîtriser ses troubles intestinaux. Cité dans le livre, le journaliste britannique John Simpson peut en témoigner: Kadhafi «utilisait» ses réserves de gaz corporelles lors des négociations, précisément lorsque ce qu'il avait à dire quelque chose particulièrement important pour lui.

Chenilles, poisson et lait de chamelle

Les ingrédients des «plats préferés des dictateurs» ne sont pas tous aussi faciles à trouver que ceux cités jusqu'à présent.

Autant Kadhafi était difficile en tant qu'hôte, autant il ne valait pas mieux en tant qu'invité. En 1989, à Belgrade, il a planté sa tente (oui, une vraie tente), chameaux compris. Le dictateur était en effet un consommateur assidu de lait de chamelle. Lequel aurait été (en partie) responsable de ses atroces flatulences. On retrouve d'ailleurs la viande de chameau dans le couscous préféré de Kadhafi.

Hastings Kamuzu Banda, président (ou autocrate) de l'Etat africain du Malawi depuis 1966, aimait les vers de mopane. Bien que le terme «ver» soit incorrect d'un point de vue zoologique - il s'agit en fait de la chenille d'un papillon de nuit. Kamuzu Banda en avait toujours sous la main sous forme séchée. Les vers de mopane ne se consomment pas seulement comme en-cas - on peut aussi les déguster cuits, avec de la sauce.

Le Chinois Mao Zedong s'est révélé être un mangeur difficile, à la fois dictateur et nutritionniste autoproclamé. Le despote chinois s'est fait livrer un exemplaire de son poisson préféré à plusieurs centaines de kilomètres de chez lui.

Fast-food et cannibalisme

On attribuait à Idi Amin, qui dirigeait l'Ouganda d'une main de fer depuis 1971, des tendances bien différentes: le cannibalisme. «Je n'aime pas la chair humaine, elle a un goût trop salé pour moi», s'interdisait le despote.

Rumeurs de cannibalisme ou pas, Amin a terrorisé son pays de la pire des manières, il est entré dans la triste histoire en tant que le «boucher d'Afrique».

Idi Amin, le dictateur ougandais soupçonné de cannibalisme.
Idi Amin, le dictateur ougandais soupçonné de cannibalisme.photo: ZUMA/Keystone/imago-images-bilder

Pour se maintenir en forme, Amin mangeait chaque jour des oranges par douzaines, qu'il considérait en outre comme une sorte de viagra. Mais ce qu'il préférait par dessus tout, c'était la viande de chèvre grillée, accompagnée de pain de manioc et de millet. En outre, les filiales locales des grandes chaînes de fast-food n'auraient pas été à l'abri de son appétit, lors de son exil saoudien.

La peur du poison

Un tyran peut certes se régaler, mais il ne peut pas le faire en toute sérénité - les dirigeants doivent toujours se méfier des empoisonneurs. C'était le cas du dictateur irakien Saddam Hussein, qui souffrait d'une paranoïa assez prononcée.

Pour éviter qu'un repas ne devienne prématurément son dernier, sa nourriture n'était pas seulement analysée pour déceler d'éventuelles traces de poison, mais aussi pour de contamination nucléaire. Ses changements constants de lieu de résidence était un défi pour ses cuisiniers, qui avaient l'ordre de servir ses repas très rapidement. Constamment en alerte, ils savaient que Saddam était très friand de carpe grillée.

Le tyran, entre voracité et ascétisme

Un constat s'impose au cours de ce voyage culinaire à travers l'histoire des tyrans: il existe deux types de mangeur. Les prédateurs effrénés, d'une part, comme Mobutu Sese Seko du Zaïre qui a ruiné son pays en organisant de gigantesques banquets, où seuls les mets les plus nobles étaient servis.

D'autre part, certains dictateurs qui «cultivaient» un culte du prétendu ascétisme. La gouvernante du Portugais António de Oliveira Salazar était sommée de lui dresser la liste de ce que la nourriture et les boissons avaient coûté avant le repas. Une modération des dépenses qui n'aurait sans doute pas été pour déplaire aux participants traumatisés des banquets de Staline.

Quid de l'actuel dirigeant de la Russie, Vladimir Poutine? «Notre président est très sportif, il aime une alimentation saine», affirmait Mikhaïl Joukov, alors cuisinier du Kremlin en 2004, dans le Rheinische Post. Vladimir Poutine est réputé pour faire preuve de «modération». On dit qu'il aime les smoothies, le porridge et les œufs de caille, comme le rapportait le magazine Der Spiegel en 2014. Une glace à la pistache n'est pas non plus de refus à l'occasion.

Pour tout savoir des penchants culinaires de Poutine...

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