L'année 2022 s'est terminée, mais la guerre en Ukraine se poursuit. Chaque jour, des soldats des deux camps ainsi que des civils meurent. Des millions de personnes sont en fuite. Leur objectif: quitter l'Ukraine et aller dans un endroit sûr.
Depuis la mobilisation partielle russe, un certain nombre de Russes en âge de servir ont pris la fuite. Et ils ne sont pas les seuls. Des personnes opposées à la guerre contre l'Ukraine ont également quitté le pays. L'un d'entre eux se trouve être l'ancien grand rabbin de Moscou, Pinchas Goldschmidt. Il avait refusé de soutenir l'invasion russe, mais voulait éviter que sa communauté ait des problèmes à cause de cela.
Goldschmidt craint désormais pour la sécurité de sa communauté. Dans une interview, il appelle les juifs à quitter la Russie. L'ex-grand rabbin part du principe que la situation va se dégrader et que les personnes de confession juive seront alors en danger.
Dans un entretien avec le Guardian, il explique que les juifs russes devraient quitter le pays tant qu'ils le peuvent. L'histoire russe montre qu'il faut s'attendre à ce que le climat envers la communauté juive bascule. Goldschmidt précise:
C'est ce qui s'est passé dans l'empire tsariste et à la fin de la période stalinienne. Joseph Staline, l'ancien chef d'Etat de l'Union soviétique, a mené dans les années 50 une campagne nationale de dénigrement antisémite. De nombreuses personnes de confession juive craignaient alors pour leur vie.
Goldschmidt part du principe que 25 à 30% des Russes juifs ont quitté le pays depuis le début de la guerre. Ou du moins avaient l'intention de partir. Pour la plupart d'entre eux, la destination était Israël. Une grande partie de la communauté juive d'Ukraine a également déjà fui, estime-t-il.
Le rabbin s'inquiète également de la montée de l'antisémitisme aux Etats-Unis, le pays de la liberté où les Juifs ont trouvé refuge pendant des décennies. Il dit:
Pour lui, l'origine de ce climat à nouveau hostile aux juifs est claire: «Ce qui change, c'est que le système politique est beaucoup plus polarisé et que le discours a été bouleversé par les médias sociaux. La polarisation que nous constatons a rendu l'antisémitisme beaucoup plus acceptable».