L'Ukraine, qui subit depuis près d'un an et demi les assauts de son voisin, a multiplié ces dernières semaines les attaques de drones en territoire russe, en parallèle d'une lente et difficile contre-offensive dans l'Est et le Sud ukrainien, occupés par l'armée russe.
Après l'attaque de drones nocturne, le ministère russe de la Défense a dénoncé, comme à son habitude, un acte «terroriste», alors que les Russes lancent leurs propres appareils jour après jour contre les villes ukrainiennes.
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A Moscou, selon le ministère russe, un drone a été neutralisé par un système de brouillage et l'appareil s'est écrasé, sans faire de victimes, sur le quartier d'affaires de Moscou City, comme dans la nuit de samedi à dimanche.
Il «a percuté la même tour de la City que la dernière fois», a précisé le maire Sergueï Sobianine, «la façade au niveau du 21e étage a été endommagée, les vitres ont été brisées sur une surface de 150 m2».
Selon le ministère russe, deux autres drones ont été détruits par la défense aérienne au-dessus du territoire des districts d'Odintsovo et Narofominsk, dans la région de Moscou. Et comme dimanche, l'aéroport international Vnoukovo de Moscou a été brièvement fermé, selon l'agence de presse publique TASS.
L'armée russe a également affirmé avoir repoussé pendant la nuit une attaque de trois drones navals contre ses patrouilleurs en mer Noire. Selon le ministère russe, les trois appareils ont été détruits.
Et en début de soirée mardi, les autorités prorusses de la Crimée ont rapporté qu'un drone ukrainien avait été abattu au-dessus de cette péninsule annexée en 2014 et régulièrement visée par les forces de Kiev:
Les attaques contre la capitale russe et ses environs se sont multipliées depuis le printemps, une incursion ayant même visé le Kremlin en mai. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait relevé dimanche que la «guerre» arrive «sur le territoire de la Russie, dans ses centres symboliques et ses bases militaires».
Par ailleurs, le gouverneur de la région russe de Belgorod, voisine de l'Ukraine, a indiqué que la zone frontalière avait une nouvelle fois essuyé des tirs d'artillerie.
Ces attaques s'inscrivent dans la contre-offensive lancée début juin par l'Ukraine, forte d'équipements occidentaux, pour regagner les territoires occupés par la Russie. Mais les avancées ont jusqu'ici été très poussives, l'armée ukrainienne faisant face à de solides lignes défensives russes, faites de tranchées, de pièges anti-chars et de champs de mines.
Les forces de Kiev ont néanmoins grignoté du terrain dans le Sud, mais aussi dans l'Est, autour de la ville de Bakhmout, théâtre d'une sanglante bataille depuis un an.
Le président russe Vladimir Poutine affirme jour après jour que l'offensive ukrainienne est un échec, alors que lui-même vient d'être confronté à une rébellion armée du groupe paramilitaire Wagner, finalement avortée.
L'armée russe s'efforce, elle, d'afficher sa solidité, diffusant mardi de rares images du chef de l'état-major et commandant des opérations en Ukraine, Valéri Guérassimov, en train d'inspecter un poste de commandement dans la partie occupée de la région ukrainienne de Zaporijjia.
Lundi, c'est le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, qui annonçait que la Russie était encore en train d'intensifier ses bombardements.
Ainsi, tôt lundi matin, Kryvyï Rig (centre), la ville natale de Zelensky, a été la cible de deux missiles russes. Mardi, c'est Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, qui a essuyé une attaque de drones russes. (ats/jch)