La mairie de Moscou prévoit de dépenser plus de dix millions d'euros pour se doter de nouvelles caméras de reconnaissance faciale. Cette technologie, dénoncée pour ses possibles usages politiques, est déjà très présente dans la capitale russe.
Dans les rues, dans le metro, aux interphones des entrées d’immeubles: les caméras de surveillance pullulent à Moscou. La mégapole russe, qui compte officiellement douze millions d'habitants, dispose d'ores et déjà de plus de 100 000 caméras reliées à une intelligence artificielle capable d'identifier les personnes filmées. Ce qui en fait une des villes au monde qui en compte le plus.
Dans sa lancée, la capitale russe souhaite se doter de 316 écrans équipés de caméras à reconnaissance faciale qui seront installés dans 85 stations de son métro.
Ces écrans doivent servir à transmettre des informations aux passagers en cas d'urgence, de changements dans le trafic, mais aussi pour diffuser des publicités, selon le service communication du métro moscovite. Le quotidien Kommersant indique qu'au moins 5000 caméras à reconnaissance faciale sont déjà présentes dans le métro de la capitale.
L'année dernière, une militante avait attaqué en justice la mairie, dénonçant un système de surveillance illégale visant à identifier des opposants. Sa plainte avait été rejetée par un tribunal.
En février, un responsable des forces de l'ordre, cité anonymement par l'agence de presse Tass, avait affirmé que des caméras à reconnaissance faciale avaient permis d'identifier et d'interpeller préventivement des soutiens de l'opposant incarcéré Alexeï Navalny avant des manifestations pour sa libération. Près de 11 500 personnes ont aussi été interpellées lors de ces protestations vivement réprimées. (ats)