Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé dimanche soir le limogeage de la procureure générale et du chef des services de sécurité du pays. Ce, en raison de multiples soupçons de trahison de certains de leurs subordonnés au profit des Russes:
Iryna Venediktova a notamment dirigé l'enquête sur les atrocités présumées commises au début de l'invasion par les forces russes dans la ville de Boutcha, banlieue au nord-ouest de Kiev, devenues aux yeux de l'Occident un symbole des «crimes de guerre» russes en Ukraine.
Lundi, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne vont débattre d'un durcissement des sanctions contre Moscou, les salves successives adoptées jusqu'à présent ayant isolé et durement frappé économiquement la Russie, sans la faire reculer ou renoncer à son invasion lancée le 24 février.
Ils doivent se pencher sur deux propositions de la Commission européenne d'interdire les achats d'or à la Russie pour aligner les sanctions de l'UE sur celles de ses partenaires du G7, et d'inscrire de nouvelles personnalités russes sur la liste noire de l'UE:
L'armée russe a d'ores et déjà perdu 50 000 hommes, morts ou blessés, et des milliers de blindés, selon le chef d'état-major des armées britanniques, l'amiral Tony Radakin, soit «plus de 30% de son efficacité au combat terrestre»:
Le maître du Kremlin a affirmé au début du mois que l'armée russe n'avait «pas encore commencé les choses sérieuses», et son ministre de la Défense Sergueï Choïgou a ordonné la semaine passée d'«accroître encore» la pression militaire.
Trois jours à peine après des frappes au missile de croisière qui ont dévasté le centre de Vinnytsia, à des centaines de kilomètres du front, faisant au moins 24 morts, dont des enfants, et suscitant de la part de l'Union européenne la dénonciation d'un «comportement barbare», les bombardements continuent.
La Russie a annoncé samedi avoir officiellement mis fin à la «pause opérationnelle» de son armée décrétée il y a huit jours, et les bombardements ont repris avec plus d'intensité dans le Donbass (est), dont le contrôle total est le principal objectif à court terme de Moscou.
Donetsk, l'une des deux provinces du Donbass, a été ciblée par «les Russes (qui) continuent de bombarder les infrastructures civiles, en particulier les établissements d'enseignement», a déclaré le gouverneur de la région, Pavlo Kyrylenko.
Les séparatistes prorusses qui tiennent une partie de la même région depuis 2014 ont de leur côté accusé les forces ukrainiennes d'avoir tiré 60 roquettes avec des lance-roquettes multiples Grad sur un quartier de Donetsk. «Des immeubles d'habitation ont été touchés», ont-ils affirmé, publiant des images de bâtiments réduits en ruines, sans faire état de victimes.
Au nord-est, des missiles ont frappé dans la nuit de samedi à dimanche Kharkiv, la deuxième ville du pays, proche de la frontière russe. D'autres frappes ont visé Mykolaïv, ville du sud proche de la mer Noire, et des villages de la région, selon Vitaliy Kim, le gouverneur local.
Le président Zelensky a de nouveau critiqué dimanche la décision canadienne, prise la semaine dernière, de permettre le retour en Europe de turbines réparées au Canada et destinées au gazoduc russe Nord Stream. Il a indiqué avoir dit au Premier ministre canadien Justin Trudeau, qu'il a eu au téléphone dans la journée, que les Ukrainiens n'accepteraient jamais cette décision qui viole selon lui le régime des sanctions contre la Russie.
En Russie, la journaliste russe Marina Ovsiannikova, devenue célèbre après son irruption en direct à la télévision avec une pancarte critiquant l'offensive de Moscou en Ukraine, a été interpellée dimanche, ont indiqué son entourage et son avocat.
Aucune déclaration officielle n'a été faite sur les raisons de son interpellation, mais celle-ci intervient quelques jours après que Mme Ovsiannikova a manifesté seule près du Kremlin en brandissant une pancarte critiquant l'intervention militaire en Ukraine et le président Vladimir Poutine. La guerre en Ukraine entrera le 24 juillet dans son sixième mois, et il n'existe aucun bilan global des victimes civiles du conflit jusqu'à présent. (ats/jch)