La Russie pensait avoir réalisé un bon coup en ré-immatriculant sur son territoire la grande quantité d'avions qu'elle louait jusque-là à des pays occidentaux et dont elle n'est donc pas propriétaire. Mais comme le relève le média Wired, c'était sans compter sur le fait qu'un avion s'use vite et que, par conséquent, il faut pouvoir changer certaines de leurs pièces pour qu'ils puissent continuer à voler.
Exemple: les pneus. Tous les 120 à 400 vols (cela dépend des cas), ils commencent à ne plus être fiables. Des Airbus ou Boeing «effectuant de courtes liaisons intérieures peuvent effectuer quatre trajets par jour, ce qui signifie que les roues doivent être remplacées tous les un à trois mois», explique le média américain. Or, les pneus de rechange de ces appareils ultra-précis sont fabriqués par les sociétés aérospatiales européennes qui ont cessé leurs exportations vers la Russie.
«Pour l'instant, le trafic aérien russe ne semble pas trop souffrir», observe le média korii, qui poursuit, de manière très drôle: «les vols vers de nombreux Etats leur étant interdits et les avions étant conservés dans le pays pour ne pas être saisis par leurs propriétaires, les compagnies russes disposent en réalité de suffisamment d'appareils pour déshabiller Paul pour rhabiller Pierre, dans un épisode de cannibalisme aéronautique assez inédit.»
Une production des pièces manquantes par des entreprises russes est-elle envisageable? Non, d'après Bloomberg, car il s'agirait de fabriquer des éléments précis pour des engins qu'elles n'ont pas conçus. Mais Moscou pourrait se tourner vers des pays amis, ce qui ouvrirait la porte à l'utilisation de pièces non homologuées, une hypothèse terrorisante dans le domaine de l'aviation. En clair: les experts consultés par WIRED assurent qu'ils ne se précipiteraient pas pour monter dans un avion opérant actuellement en Russie. (jof)