La révolte du groupe Wagner a tenu la Russie en haleine. Avec leurs chars et leurs munitions, ils ont mis le cap sur Moscou pour défier Vladimir Poutine. Après avoir approché à près de 200 km la capitale, leur chef Evgueni Prigojine a rappelé ses troupes à la surprise générale et la mutinerie a pris fin.
Alors que Prigojine a reçu un laissez-passer pour la Biélorussie, le sort de son organisation paramilitaire Wagner est incertain.
Des questions que s'est probablement posé le journaliste russe Dmitry Nizovtsev. Et pourquoi ne pas appeler directement le groupe Wagner?
Sur le canal Telegram «Sirena», Nizovtsev contacte un recruteur du groupe Wagner afin de savoir comment la société militaire privée (PMC) Wagner gère les conséquences de l'échec de la mutinerie de Prigojine.
Le reporter Kevin Rothrock du portail d'information Meduza, qui couvre l'actualité en Russie en tant que média en exil (en Lettonie précisément), a rapporté l'échange avec le recruteur.
Nizovtsev se présente comme un Russe qui souhaite devenir membre du groupe Wagner. Il demande si c'est encore possible après les événements récents. Son interlocuteur répond par l'affirmative et lui demande son âge, la réponse:
La discussion s'enclenchant, Nizovtsev apprend qu'il doit simplement envoyer à son interlocuteur son nom et son âge, et ce, via WhatsApp. Les frais de déplacement lui seront remboursés, poursuit le communiqué. Toutes les informations seront donc échangées via le célèbre réseau.
Mais Nizovtsev insiste à nouveau: il évoque le fait que Poutine a mentionné que le groupe Wagner était désormais considéré comme «illégal» et qu'il y avait parmi eux des «traîtres». Il demande sans hésitation:
Le recruteur répond sans détour à Nizovtsev, qui fait preuve d'obstination et continue à demander: «On dit que les troupes Wagner iraient en Biélorussie, n'est-ce pas?»
«Tout ce qui a été fait l'a été pour le bien. A la fin, tu ne sais pas tout», poursuit le prétendu recruteur, tout en rappelant que les informations diffusées à la télévision ne sont pas toujours vraies. Elles peuvent être trompeuses. A la fin, il assure que la base de Wagner se trouve dans la région de Krasnodar, dans la petite ville de Molkino.
Dans les commentaires, un internaute a souligné qu'il trouvait surprenant que le groupe Wagner utilise Whatsapp pour échanger des informations. Un autre utilisateur plaisante: «Je me demande combien de gens ont besoin d'un recruteur Wagner pour leur rappeler que les "informations à la télévision ne sont pas toujours vraies" et "peuvent être trompeuses"».
Il est impossible de vérifier de manière indépendante si l'interlocuteur de Nizovtsev était vraiment un recruteur de Wagner. Toutefois, le ministère russe de la Justice n'est pas en bons termes avec Nizovtsev et l'a déjà déclaré «agent de l'étranger». C'est ce qu'annonce la fondation «Justice for journalists», dont le siège est à Londres.
(Traduit et adapté par Pauline Langel)