C'est un cadeau de Noël empoisonné pour l'autocrate du Kremlin. Le clip, sorti du four à révoltes le 24 décembre dernier, est une «déclaration de guerre» à l'homme qui est «à la tête d'un régime terroriste», mais aussi un criminel de guerre, comme ses fonctionnaires, ses généraux et ses propagandistes».
Comme toujours, le message des Pussy Riot ne louvoie pas avant d'atteindre sa cible: Poutine doit être jugé. Et vite. Petit message à la communauté internationale, en passant: arrêtez d'acheter du gaz et du pétrole russes et ne vendez plus de munitions à Moscou. Baptisé Mama, don't watch TV, le morceau est évidemment criblé d'images de la guerre et base le gros de son propos sur la propagande russe.
Le titre de cette «déclaration de guerre» fait d'ailleurs directement référence aux paroles d'un conscrit russe capturé, qui aurait déclaré à sa mère au bout du fil:
Ce n'est pas tout. Le fil rouge de ce court-métrage se déroule à Paris et notamment sur une terrasse typique de la capitale française. Au lieu du traditionnel café-croissant d'Emily in Paris, on y voit une valise gorgée de sang qui se répand sur le trottoir, alors que des Pussy Riot s'activent dans les égouts de Paris, flanquées de leurs cagoules colorées iconiques.
Pour l'anecdote, l'une des membres du groupe de punk lit d'ailleurs un exemplaire de Franc-Tireur, consacré à l'Ukraine. Un magazine mené notamment par Caroline Fourest et Raphaël Enthoven.
En conclusion d'une vidéo de trois minutes et des poussières, on retrouve les militantes sur scène, dans une chorégraphie que les Pussy Riot connaissent bien: le portrait de Vladimir Poutine bien en évidence, l'une d'elles soulève sa tunique et commence à lui uriner sur le visage.
La dernière fois qu'elles se sont fait remarquer, c'était dans les gradins de la finale de la Coupe du monde, en soutien à la révolution iranienne. Portant des maillots de jeunes femmes assassinées, elles ont été ensuite arrêtées par le service d'ordre. Nika Nikulshina et Peter Verzilov (le porte-parole non officiel du groupe) ont terminé leur voyage au Qatar par la case prison.
(fv)