Pourquoi VK, le Facebook russe, est de retour dans l'App Store?
Les applications russes VK et mail.ru sont de retour dans l'App Store. Fin septembre, Apple avait justifié le retrait de ces plateformes par le fait que les apps VK étaient «majoritairement détenues ou contrôlées par des tiers soumis à des sanctions imposées par le gouvernement britannique».
Mercredi, Apple a déclaré à The Verge que VK avait apporté la preuve nécessaire pour montrer que le groupe n'était pas «majoritairement détenu ou contrôlé par une organisation sanctionnée». Raison pour laquelle les applications ont été réintégrées dans l'App Store.
Pour rappel, en décembre 2021, il avait été dit que le Kremlin avait pris le contrôle des principaux réseaux sociaux de Russie. A l'époque, la banque publique Gazprombank et la compagnie d'assurance Sogaz, contrôlée par l'allié de Poutine Iouri Kovaltchouk et sa famille, avaient racheté des parts de la holding Internet VK.
Un «comportement peu transparent»
VK et mail.ru sont l'équivalent de Facebook et Gmail en Russie. Et comme Facebook, VK fait aussi l'objet de critiques pour la diffusion de discours de haine.
Un activiste du projet «Apple Censorship», qui enregistre minutieusement les suppressions d'applications par Apple, a néanmoins salué le retour du réseau social sur la plateforme. Pourquoi? Car VK est également utilisé par des activistes opposés aux Kremlin et des militants des droits civils. Dans le même temps, «Apple Censorship» a pointé du doigt le comportement «erratique et peu transparent» d'Apple dans la gestion de son App Store, relate le Guardian.
En septembre de l'année dernière, le géant américain avait encore retiré de l'App Store une application électorale de l'opposition russe sous la pression du Kremlin. Ivan Jdanov, un proche d'Alexeï Navalny, avait alors critiqué Apple et Google pour avoir retiré l'application d'opposition des stores en Russie. Les multinationales auraient ainsi violé les droits humains fondamentaux.
L'App Store, contrôlé par Apple, est le seul moyen d'installer des applications sur les iPhone et les iPads. Le groupe gagne ainsi de l'argent sur les ventes d'applications, les achats in-app, les abonnements ainsi que la publicité: un monopole présumé critiqué depuis des années par les développeurs d'applications et les activistes du net.
Les autorités antitrust des Etats-Unis et de l'Union européenne examinent actuellement si Apple abuse de son pouvoir sur le marché à cet égard.
(oli)
Traduit et adapté de l'allemand par Tanja Maeder


