Le 24 février, alors que les troupes russes envahissaient l'Ukraine, une image a commencé à se diffuser sur les réseaux sociaux: une photo du poète russe Pouchkine, le numéro sept, et des rangées d'emojis mettant en scène des personnes qui marchent. Il s'agissait d'un message crypté appelant à manifester.
Pour les militants, le message était clair: un lieu, une heure et un appel à protester contre les actions du gouvernement. Il est devenu courant, pour les Russes, d'utiliser des phrases codées sur les réseaux sociaux, lors d'appel à manifester, afin d'échapper à la politique de censure du pays.
«Ce qui a débuté comme un moyen d'échapper aux censures du gouvernement est presque devenu une blague ou un mème», a déclaré Maria à la BBC. Malgré ce langage codé, le les autorités ont tout de même pu procéder à des arrestations.
Le 24 février, une femme a posté le message suivant sur Twitter: «Je n'ai pas marché dans le centre depuis longtemps». La réaction des autorités ne s'est pas fait attendre, elle a été arrêtée cinq jours plus tard alors qu'elle prenait le train, rapporte la BBC.
Depuis le début du conflit, près de 14 000 personnes ont été arrêtées, principalement pour avoir participé à des manifestations anti-guerre.
Vendredi 4 mars, une nouvelle loi a été introduite dans le pays afin de lutter contre les fake news concernant l'armée. Elle pourrait toutefois être utilisée pour réprimer davantage les manifestations. Depuis la fermeture des médias indépendants tels que Facebook et TikTok, l'accès à l'information a été restreint, et le peuple russe s'est autocensuré, par peur. A noter, les prénoms des témoins ont été modifiés afin de protéger leur identité. (sia)