Une enquête des médias japonais le démontre: la Corée du Nord aurait offert des munitions à la Russie. Réaction d'un porte-parole de Pyongyang: «c'est la plus absurde des manœuvres de diversion, qui ne mérite aucun commentaire ni interprétation». Il n'y a jamais eu d'échange d'armes entre la Corée du Nord et la Russie et la situation ne serait pas près de changer. Parce que:
Enfin, notons tout de même que Moscou reçoit l'aide de Téhéran...
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Reprenons: la Corée du Nord n'aurait donc rien à voir avec la guerre russe en Ukraine. Mais à la fin de la semaine, d'autres informations affirmaient le contraire. Le quotidien japonais Tokyo Shimbun a publié, jeudi dernier, une enquête selon lequel des obus d'artillerie et d'autres munitions auraient été acheminés en train de la Corée du Nord vers la Russie. Les marchandises seraient arrivées via le nord-est de la Corée du Nord, où se trouve la ville frontalière de Rason.
Peu après, le gouvernement américain a fait une déclaration similaire. John Kirby, porte-parole du Conseil national de sécurité des Etats-Unis a déclaré:
La livraison du mois dernier concernait des roquettes et des missiles. Une info démentie par la Corée du Nord.
Depuis des années, ce pays d'Asie du Nord-Est, pris en sandwich entre la Russie, la Chine et la Corée du Sud, est isolé par la communauté internationale. Des tests de missiles répétés ont conduit à un durcissement des sanctions en 2017. Ainsi, les accusations de collusion avec Poutine pèsent extrêmement lourd sur le pays de Kim Jong Un.
Dans la guerre en Ukraine, la Corée du Nord est l'un des rares pays à avoir ouvertement exprimé son soutien à la Russie. Pyongyang a, d'ailleurs, déjà reconnu officiellement les régions séparatistes de Donetsk et de Lougansk soutenues par Moscou. Des échanges économiques ont également déjà été discutés. Le président russe Vladimir Poutine et le dictateur nord-coréen Kim Jong Un ont intensifié leurs échanges depuis le début de la guerre, ils sont amis.
Que les informations sur les livraisons d'armes à la Russie soient vraies ou non, elles révèlent à quel point la nervosité à l'égard de la Corée du Nord s'est accrue au niveau international. Les rapports de plus en plus nombreux sur la coopération militaire entre Pyongyang et Moscou interviennent à un moment où la Corée du Nord procède à des tests d'armes renforcés. On spécule régulièrement sur l'imminence d'un essai nucléaire de la Corée du Nord.
Le monde est divisé en deux camps. Avec le début de la guerre en Ukraine, la Corée du Nord a saisi l'opportunité de se faire de nouveaux amis dans le camp des despotes. Plus Pyongyang parviendra à renforcer ses liens en Russie et auprès de ses rares alliés, moins les sanctions de l'ONU seront douloureuses pour elle. En conséquence, la Corée du Nord a moins besoin de se soucier des critiques et des sanctions des pays occidentaux.
Vendredi dernier, par exemple, l'agence de presse sud-coréenne Yonhap a annoncé dans un flash-info: «La Corée du Nord tire un missile balistique non spécifié en direction de la mer de l'Est». Une information confirmée ensuite par plusieurs médias. On peut en déduire que Kim Jong Un ne semble pas trop s'inquiéter des répercussions de son attaque, mais également que la Corée du Nord ne manque manifestement pas de stocks d'armes. Ce qui ne rend pas moins plausible l'affirmation selon laquelle quelques-unes d'entre elles seraient vendues à la Russie. (aargauerzeitung.ch)