Ce nouvel engin devrait permettre d'observer le champ de bataille avec plus de hauteur et de repérer les cibles des roquettes et des missiles de croisière. Un système dit de reconnaissance et d'attaque stratosphérique. C’est du moins ce qu’écrit le journal Izvestia, lié au Kremlin.
Les ingénieurs du ministère russe de la Défense testent si le Miassichtchev M-55, développé à l'époque soviétique, convient comme base pour la nouvelle machine. L'engin a décollé pour la première fois en 1988 et détient à ce jour le record d'altitude pour un avion dans sa catégorie de poids: 21 kilomètres. Seul le U2 «Dragon Lady» de l’US Air Force peut atteindre une telle altitude. Les avions de ligne ne volent généralement pas à plus de 10 kilomètres.
A cette altitude, un avion se déplace déjà dans la stratosphère, la deuxième couche de l'atmosphère terrestre, qui s'étend entre 8 et 50 kilomètres. C’est de là que vient la désignation de type «système de reconnaissance et d’attaque stratosphérique» de l'engin russe encore en phase de développement.
Doté de systèmes radar, de systèmes de reconnaissance électronique et de caméras optiques, l'avion sera censé survoler les champs de bataille en Ukraine pour détecter des cibles pour l'artillerie, l'armée de l'air et la marine, selon Izvestia. La machine sera-t-elle armée? On l'ignore.
Si le nouvel avion voit le jour, l’Ukraine devra se préparer à des attaques de missiles russes plus violentes et surtout plus précises. L'expert militaire russe Dmitri Kornev a déclaré au journal que l'engin pourrait fournir des cibles pour des lance-roquettes à courte portée, mais aussi pour des missiles balistiques comme l'Iskander d'une portée de 500 kilomètres, des missiles de croisière guidés de type Kalibr (600 kilomètres), ainsi que pour les armes hypersoniques de type Kinjal et Zirkon.
L'hiver dernier, la Russie a tout mis en oeuvre pour atteindre les infrastructures énergétiques en Ukraine. Durant les mois à venir, de telles attaques risquent de se reproduire. Selon les renseignements militaires ukrainiens, le Kremlin a stocké environ 870 roquettes et missiles de croisière d'une portée de plus de 350 kilomètres.
«Les Russes attendent que la température descende en dessous de zéro, a déclaré le général de division des renseignements militaires ukrainiens Vadym Skibitsky à l'agence de presse ukrainienne RBC.
Les blogueurs militaires russes perçoivent déjà le «système de reconnaissance et d’attaque stratosphérique» comme étant «l’avenir de la guerre», rapportent des chercheurs américains de l’«Institute for the Study of War» (ISW). La machine sortira-t-elle vraiment de l'usine? Le cas échéant, remplira-t-elle ses objectifs?
Ce qui est sûr, c'est que la propagande russe va bon train. A plusieurs reprises, elle a déjà vendu les mérites des développements de l’industrie d’armement nationale, tels que le char de combat T-14 Armata ou l’avion de combat multirôle Su-57. Dans la réalité, les prétendues «armes miracles» de Poutine ont souvent fait des flops. (mk)