En ce moment, l'armée russe se concentre principalement sur Avdiïvka, dans l'est de l'Ukraine. Les violents combats qui font rage autour de la petite ville ont déjà fait beaucoup de victimes. Selon le porte-parole militaire ukrainien Oleksandr Stupun, plus de 5000 soldats russes ont été tués ou blessés depuis le début de l'offensive ennemie le 10 octobre. Moscou aurait également perdu jusqu'à 400 véhicules blindés.
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La prise d'Avdiïvka ressemble de plus en plus à la bataille de Bakhmout, au bout de laquelle la Russie s'était emparée de la ville, au prix d'immenses pertes.
Selon les autorités ukrainiennes, l'armée russe a perdu environ 300 000 soldats depuis le début de l'invasion. Ces chiffres sont toutefois à prendre avec précaution, les deux belligérants se servant des bilans à des fins de propagande.
Le ministère britannique de la Défense chiffre, de son côté, les pertes russes à environ 150 000 victimes, morts et blessés confondus. Une chose est sûre: le tribut en vies humaines payé par la Russie est très élevé. C'est ce qui ressort également d'une conversation téléphonique entre un soldat russe et sa mère, divulguée par les médias ukrainiens.
«Toute la forêt qui s'étend devant nous est jonchée de soldats morts», confie le soldat à sa mère. L'échange aurait été intercepté par les services secrets militaires ukrainiens, qui l'ont ensuite publié sur Telegram.
«C'est un tel massacre», a-t-il ajouté, affirmant que ses camarades n'arrivent pas à venir à bout des défenses ennemies.
Le Russe met en doute d'autres prises de territoire: «C'est ridicule, ils parlent encore d'une conquête de Novoselivka ou même de Koupiansk. Ce doit être une blague!» Selon le Kyiv Post, le soldat explique que l'Ukraine a un avantage important en raison de ses solides fortifications. Si les forces de Poutine envoient une troupe de 20 soldats, «seuls deux ou trois reviennent».
Les services secrets militaires ukrainiens ont déjà intercepté plusieurs conversations de soldats russes. Il y a quelques semaines, un nouveau cas a été rendu public.
Un autre soldat russe se plaint au téléphone de la faim et de la soif. Selon lui, cela fait trois semaines qu'il n'y a pas de ravitaillement en nourriture, et une semaine qu'il manque d'eau fraîche.
Selon lui, plus de 200 cadavres gisent sur le terrain. «Personne ne se soucie de nous, personne ne se soucie de l'offensive», se plaint-il. «Tout est foutu.»
Des experts avertissent que même si l'armée russe parvient à s'emparer d'Avdiïvka, elle devra payer un prix élevé pour la suite de la guerre. C'est ce qu'estime le think tank américain «Institute for the Study of War» (ISW) dans son rapport quotidien sur la guerre, publié jeudi dernier.
«Le commandement russe aura probablement du mal à compenser les pertes d'équipements russes, notamment en ce qui concerne les véhicules blindés», peut-on lire. Et la baisse du moral des soldats pourrait également devenir un problème croissant.
Traduit et adapté de l'allemand par Tanja Maeder