La résistance aux antibiotiques constitue «l'une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale», selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), et pourrait causer 10 millions de morts par an d'ici 2050, selon certaines estimations.
De précédents travaux de recherche ont montré qu'administrer des doses plus fortes d'antibiotiques peut ralentir la capacité des bactéries à devenir résistantes au traitement, mais l'impact de cette stratégie sur l'état de santé général des microbes a peu été étudié.
Des chercheurs de plusieurs pays européens ont analysé la réaction de bactéries E. coli face à différentes concentrations de trois antibiotiques couramment utilisés.
Si des doses élevées ralentissent le rythme auquel les bactéries deviennent résistantes, elles débouchent aussi sur des microbes «en meilleure forme», avec un taux de reproduction plus rapide, conclut leur étude, publiée dans la revue Royal Society Biology Letters.
Ces résultats «ajoutent une dimension supplémentaire au problème du dosage optimal des antibiotiques», écrivent les chercheurs, jugeant que l'utilisation de doses plus élevée représente un «dilemme».
«Se concentrer sur le bénéfice immédiat - le traitement est plus efficace à des doses plus élevées - sans s'attacher à comprendre les conséquences à long terme peut poser problème», ajoute-t-il, appelant à plus de recherche dans ce domaine. (ats/afp)