Depuis deux ans, des millions d'animaux sont morts ou ont dû être abattus en urgence après avoir été infectés par la grippe aviaire. Des cas apparaissent dans le monde entier et touchent désormais aussi des espèces animales qui avaient été épargnées jusqu'à présent.
La semaine dernière, des chercheurs ont détecté pour la première fois la grippe aviaire sur un ours polaire mort dans le nord de l'Alaska. On ne sait pas encore combien d'ours ont été infectés par le virus mortel. Le vétérinaire d'Etat de l'Alaska a déclaré à ce sujet:
Rien qu'aux Etats-Unis, des cas ont été identifiés chez des renards, un lynx, une moufette et un raton laveur, et même chez des ours, des pumas, des phoques et un dauphin, selon CNN. Au total, on sait que 17 espèces non aviaires ont été infectées dans le pays. Les scientifiques pensent que tous ces mammifères malades ont contracté le virus en mangeant des oiseaux infectés ou en interagissant avec eux d'une autre manière.
Depuis 1997, il a été prouvé que près de 900 personnes ont été infectées par le virus H5N1 de la grippe aviaire. Près de la moitié de ces personnes en sont mortes.
Jusqu'à présent, aucune transmission d'homme à homme n'a toutefois pu être démontrée. Les personnes infectées par le H5N1 l'ont été par contact étroit avec des oiseaux. Les patients présentent généralement des symptômes de type grippal tels que fièvre, toux, maux de gorge et douleurs musculaires. Une conjonctivite est parfois observée. Certaines personnes atteintes ont des problèmes respiratoires ou souffrent d'une pneumonie.
L'autre variante de la grippe aviaire (H7N9), qui a également entraîné plusieurs contaminations chez l'homme, a été confirmée dans 1568 cas en laboratoire, dont 616 ont été mortels.
Parmi les mammifères, ce sont surtout les visons et les otaries qui ont été infectés jusqu'à présent - ils ont des récepteurs et un système immunitaire différents de ceux des humains. La probabilité que nous soyons infectés par eux est plutôt faible.
Selon les experts, la situation la plus dangereuse serait que les porcs s'infectent entre eux. Leur système immunitaire est nettement plus proche de celui des humains.
Depuis 2006, quatre grandes épidémies de l'agent pathogène H5 ont eu lieu. La dernière se poursuit et est causée par une variante du sous-type H5N1. Outre de nombreux oiseaux marins, des mammifères en sont également morts. Parmi eux, il n'y a pas que des animaux sauvages, mais aussi des animaux de zoo et d'élevage.
Sur la côte pacifique sud-américaine, par exemple, des milliers d'animaux morts ont été retrouvés depuis fin 2023, dont des pélicans et des manchots, mais aussi des loutres de mer, des phoques et d'autres mammifères marins.
La situation dans l'Antarctique est dramatique. Ralf Sonntag, un biologiste marin de l'organisation de protection de l'environnement Pro Wildlife, se dit particulièrement inquiet:
Diana Bell, professeur émérite de biologie de la conservation à l'université d'East Anglia (Angleterre), a qualifié la situation d'«épouvantable» auprès du Guardian. Elle poursuit :
Depuis longtemps déjà, les chercheurs avertissent que le virus pourrait provoquer une extinction massive des colonies de manchots. On parle même d'une des plus grandes catastrophes écologiques des temps modernes.
Traduit de l'allemand par Daphnée Lovas