International
Sciences

Pourquoi le temps s'écoulera plus vite sur Terre dès 2035

Pourquoi le temps s'écoulera plus vite sur Terre dès 2035

À partir de 2035, le traditionnel ajout d’une seconde pour corriger le temps universel sera révolu. Une décision prise vendredi 18 novembre 2022 lors de la réunion de la Conférence des poids et mesures (CGPM), mais qui, si elle ravit les secteurs de la communication, inquiète de nombreux scientifiques.
22.11.2022, 15:1222.11.2022, 15:12
Plus de «International»

Cette petite seconde est appelée «intercalaire». Si ce terme ne dit probablement rien au commun des mortels, sa fonction fait pourtant grand débat au sein des instances scientifiques.

D'ici 2035, cette mesure qui servait jusque-là à corriger le Temps universel (UTC) en fonction de la rotation de la Terre va disparaître. Cette décision a été adoptée vendredi par la Conférence des poids et mesures (CGPM) réunie à Versailles afin d'éviter les difficultés posées par la prise en compte de cette correction, dans les systèmes d'infrastructures numériques ou de communication.

Le Temps universel est le seul à faire foi officiellement. C'est celui que l'on trouve par exemple dans l'horloge d'un smartphone. Il est calculé à partir de mesures obtenues avec des horloges atomiques, corrigées du temps astronomique, ou temps GMT, qui est lui calculé à partir de la vitesse de rotation de la Terre.

Mais ce temps astronomique varie: la vitesse de rotation de la Terre est notamment ralentie par des effets de marée à cause de la Lune et du Soleil. Depuis 1972, on a ainsi ajouté 27 «secondes intercalaires» au Temps universel pour qu'il coïncide avec le temps astronomique.

Cette introduction d'une seconde intercalaire est apportée quand la différence entre les temps astronomique et universel approche 0,9 seconde.

Danger informatique

Cet évènement irrégulier est calculé et «annoncé moins de six mois à l'avance, ce qui rend impossible sa programmation dans les systèmes informatiques, les horloges et autres instruments dépendant du temps», selon le Laboratoire national de physique britannique.

Or des opérateurs de réseaux numériques et de systèmes de navigation par satellite, comme le GPS américain ou le GLONASS russe, appliquent des méthodes d'introduction de seconde intercalaire «qui ne suivent pas de normes convenues», souligne la résolution adoptée par la Conférence des poids et mesures (CGPM) réunie à Versailles. Ouest France explique que Meta, la société mère de Facebook, a récemment souhaité publiquement la fin de la seconde intercalaire. Tout comme Amazon, Google et Microsoft.

«Nous rencontrons des problèmes chaque fois qu’une seconde intercalaire est introduite. Et parce que c’est un événement rare, il dévaste la communauté à chaque fois qu’il se produit.»
Meta.

Cette confusion représente un danger pour la résilience d'infrastructures nationales critiques, toujours selon la résolution.

Vitesse de rotation de la Terre accélérée

D'autant que pour la première fois, de récentes observations astronomiques prévoient une légère accélération de la vitesse de rotation de la Terre, et donc la nécessité de retrancher une seconde au Temps universel. Un cauchemar en perspective pour les gestionnaires d'infrastructures pour lesquelles la mesure du temps est indispensable.

La Conférence a donc décidé de s’affranchir de cette contrainte de coordination en augmentant, d’ici 2035 au plus tard, la différence tolérable entre les temps astronomique et universel. Autrement dit, de se passer de la seconde intercalaire. Les résolutions préparant la manœuvre sont attendues à la prochaine CGPM, en 2026 - la Conférence se réunissant tous les quatre ans. (ats/mndl)

Ils cherchent de la bière et se retrouvent dans le palais d'un cheikh
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Serpent mort à la cantine: près de 100 écoliers intoxiqués en Inde
En Inde, une commission des droits de l'Homme enquête sur l'intoxication d'une centaine de jeunes élèves qui avaient mangé dans un plat où avait été retrouvé un serpent mort.

Une enquête a été ouverte en Inde après l'intoxication d'une centaine de jeunes élèves du nord-est du pays qui ont mangé un plat où avait été découvert un serpent mort, a-t-on appris jeudi.

L’article