Sur notre planète, il fait de plus en plus chaud et de plus en plus vite. La fin du réchauffement climatique n'est pas en vue, car les mesures mises en place par l'homme pour réduire les émissions de CO2 et ainsi stopper l'hémorragie mondiale sont pour le moment insuffisantes.
Un plan de recherche du gouvernement américain met désormais le monde en émoi. En quête de solutions pour freiner la catastrophe climatique annoncée, des scientifiques ont proposé des mesures visant à influencer l'impact du soleil sur la Terre par ce que l'on appelle la géo-ingénierie solaire. En résumé, cela consisterait à protéger la planète des rayons du soleil nuisibles au climat.
Pour ce faire, le rapport de 44 pages de l'agence scientifique américaine Office of science and technology policy (OSTP) explique qu'une sorte de bouclier protecteur pourrait être mis en place. Il serait «construit» grâce à de minuscules particules, appelées aérosols.
Il s'agirait de créer artificiellement ce qui se produit parfois naturellement. Par exemple, l'éruption du volcan Pinatubo aux Philippines en 1991 a pu faire baisser la température globale à court terme, car des particules en suspension ont fait écran au rayonnement solaire.
Le plan proposé par les spécialistes américains est déjà fortement critiqué. Ainsi, les experts doutent que le bouclier de protection puisse être mis en place aussi facilement. Les efforts et les coûts sont énormes. Rien que pour maintenir la température de l'année 2020 (les scientifiques ont calculé avec ces données), il faudrait injecter chaque année dans l'atmosphère cinq à huit fois plus de dioxyde de soufre que ce que le volcan Pinatubo a produit, écrit Agrar Heute.
Pour que la température baisse, il faudrait que 6700 avions rejettent chaque jour du dioxyde de soufre dans notre atmosphère, comme l'ont calculé des chercheurs japonais.
Mais il existe d'autres idées pour protéger notre climat grâce à la géo-ingénierie solaire. Ainsi, des nuages spéciaux créés à partir d'eau de mer pourraient servir à refléter la lumière du soleil. Une autre approche consiste à éclaircir la surface de la Terre elle-même (par exemple via des toits blancs ou, comme adopté dans certains quartiers de Los Angeles, en peignant le bitume en blanc).
Une alternative consiste à ne pas intervenir sur la Terre, mais dans l'espace. Selon cette idée, d'immenses voiles solaires spatiaux pourraient intercepter la lumière du soleil. Bien sûr, cette solution est pour l'instant une pure fiction. Mais elle illustre bien les différentes visions existantes.
De nombreux experts considèrent que la géo-ingénierie solaire n'est pas réaliste. Dans une lettre ouverte, une association de centaines de chercheurs demande même la signature d'un accord international pour ne pas l'utiliser.
Outre les risques encore inconnus représentés par la géo-ingénierie solaire, certains experts craignent que l'espoir de pouvoir intervenir sur le soleil n'empêche les gouvernements, les entreprises et les sociétés de réellement se mobiliser pour «faire tout leur possible pour devenir neutres en carbone».
(Traduit et adapté par Chiara Lecca)