Quand Fabrice Luchini ouvre la bouche, c’est toute la société et le monde actuel qui passent à la broyeuse poétique. Dans une grande interview à Figaro Magazine, vendredi, ça n’a pas manqué. Le fantasque comédien avoue «faire le pari de la résistance à notre époque, sa médiocrité et sa laideur». Au moins, ça a le mérite d’être clair.
Alors qu’il fait salle comble depuis plus d’un an, sur scène, avec sa lecture de Victor Hugo, ce grand angoissé considère son public culturellement «minoritaire», face notamment aux grands-messes du rugby, qu’il adore. Selon lui, remplir une salle «avec un tel spectacle, c’est miraculeux». Et la maire de Paris de se prendre une balle perdue au passage:
Si le théâtre lui permet donc de «résister à l’époque», il ne peut pourtant s’empêcher de regarder la télévision «encore plus d’une heure trente par jour». Un véritable téléphage, comme le décrit Le Figaro. Sa nouvelle passion? «Les restaurations de vieilles voitures, une émission fascinante sur RMC Découverte qui s’appelle “Vintage Mecanic”». Il arrive aussi que Luchini guigne les chaînes d’information en continu, souvent pour lever les yeux au ciel. Et quand il zappe sur LCI, c’est le célèbre journaliste suisse qui en fait les frais:
Le comédien évoquait ici la tendance des médias à brandir la fin du monde à chaque recoin d’actualité: «Au risque d’incarner la phrase de Nietzsche: “Les journaux, c’est la fausse alerte permanente”».
Samedi soir, comme s’il n’avait pas encore assez titillé le journaliste romand de LCI, Luchini en a remis une couche chez Léa Salamé, dans «Quelle Epoque!». Autour de la table, notamment, le confrère David Pujadas. Après avoir rappelé à sa manière (dans une énième pique politique) qu’il est de droite, en clamant qu’il aimerait «être de gauche, mais cela demande des qualités humaines que je n'ai pas», le génial porte-parole de Victor Hugo a glissé Rochebin dans la discussion.
Avant de passer à autre chose, le comédien avouera tout de même sur le plateau de Salamé qu’il «l’aime bien» Rochebin, et que c’est «un très bon journaliste». Sans oublier «ce côté suisse, ce côté y a de l’oseille à gauche, tranquille».
Bref, du Luchini tout craché, non?