C'est une histoire très particulière qui avait fait surface ce mois d'août: un dénommé Wilson Edwards, prétendu biologiste suisse, affirmait sur Facebook que les Etats-Unis faisaient pression sur les travaux de l’OMS sur l’origine du virus. Ses propos avaient été repris par les médias d'Etat chinois, ce qui avait poussé l'ambassade suisse à Pékin à réagir: elle avait découvert que cette personne n'existait pas.
On apprend maintenant que Meta, la maison mère de Facebook, avait décidé d'intervenir. L'entreprise avait supprimé le compte de Wilson Edwards en août. Depuis, 524 autres comptes Facebook, 20 pages, quatre groupes et 86 comptes Instagram ont connu le même sort.
«Nous avons été en mesure de relier ces activités à des personnes en Chine continentale», a expliqué un responsable de Meta à Reuters. Le ministère chinois des affaires étrangères n'a pas réagi dans l'immédiat.
Les affirmations du prétendu biologiste suisse avaient été largement citées dans les médias d'Etat chinois en juillet. En août, plusieurs journaux chinois ont ensuite retiré des commentaires et supprimé des articles dans lesquels il était cité.
Selon Reuters, il s'agissait d'une campagne de propagande menée par la Chine. Elle s'adressait à des groupes cibles anglophones aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, ainsi qu'à des sinophones à Taiwan, Hong Kong et au Tibet, a rapporté mercredi l'agence de presse Reuters. Elle a été «largement infructueuse».
Selon Meta, les gestionnaires du compte de Wilson Edwards ont utilisé un réseau privé virtuel (VPN) pour masquer leur origine. Le message original a d'abord été partagé et aimé par de faux comptes Facebook. Il a ensuite été relayé par des comptes authentiques, dont la plupart appartenaient à des employés d'entreprises d'infrastructure chinoises dans plus de 20 pays. (asi/ats)