Tank man, la célèbre photographie de l'inconnu bloquant une colonne de chars chinois sur la place Tiananmen, en juin 1989, a disparu de Bing vendredi, à la veille de l'anniversaire de la répression.
Des utilisateurs en Suisse, aux Etats-Unis, en Allemagne, à Singapour et en France ont signalé qu'aucun résultat ne s'affichait pour la requête de recherche «Tank Man» dans leur pays, selon Reuters et Vice News.
«C'est dû à une erreur humaine», selon le moteur de recherche. «Nous travaillons activement à la résoudre», a expliqué un porte-parole de Microsoft, le géant de l'informatique qui opère Bing.
Sur Google Images, le service concurrent très largement dominant sur Internet, la recherche «Tank Man» faisait apparaître des centaines d'occurrences de l'image du photographe américain Charlie Cole.
Microsoft Bing est l'un des rares moteurs de recherche étrangers accessibles en Chine, car l'entreprise a accepté de censurer les résultats pour des termes sensibles tels que le «Dalaï Lama», «Place Tiananmen» et «Falun Gong», explique The Guardian. Ce journal avait déjà rapporté en 2014 que Bing censurait ces résultats pour les utilisateurs de langue chinoise aux Etats-Unis.
A défaut de se plier à la réglementation de Pékin, l'immense majorité des moteurs de recherche et réseaux sociaux étrangers sont bloqués en Chine et les internautes ne peuvent y accéder qu'avec un logiciel de contournement (VPN).
Cette année, lors de la commémoration de Tiananmen, la censure chinoise s'est montrée proactive - le régime ne tolérant pas cet événement qui a remis en cause son autorité.
Le pays dispose d'un vaste système de surveillance d'Internet, qui lui permet d'en expurger tout contenu jugé sensible, comme les critiques politiques ou la pornographie. De plus, au nom de la stabilité, le pays impose aux géants du numérique d'avoir leurs propres censeurs pour réaliser cette tâche en amont. (jah/ats)