Les syndicalistes ont perdu face à Amazon vendredi. Et pour cause, les travailleurs de son entrepôt géant en Alabama ont voté contre la formation d'un syndicat. 1608 votes «non» contre seulement 696 «oui». Des centaines de voix restaient à compter, mais ne suffisent pas pour combler la marge de victoire d'Amazon, souligne le New York Times.
Un peu plus de 5800 employés étaient appelés à se prononcer, et 3215 bulletins ont été reçus.
Une défaite pour les démocrates qui intervient alors que le président Joe Biden a marqué son soutien à l'effort syndical, tout comme le sénateur Bernie Sanders, indépendant du Vermont. La pandémie, qui a poussé des millions de personnes à faire des achats en ligne, a également mis en lumière le sort des travailleurs «essentiels». Il a aussi soulevé des questions sur la capacité d'Amazon à assurer la sécurité de ses employés.
Les salariés pro-syndicats se plaignent de cadences infernales et du manque de protections en matière de sécurité (notamment contre le Covid-19). Les salaires sont insuffisants, selon eux, par rapport au travail demandé.
De son côté, Amazon se défend en rappelant que les salaires démarrent à 15 dollars de l'heure (plus du double du salaire minimum dans l'Alabama). Il assure aussi fournir des avantages sociaux, comme la couverture santé, et que ses employés disposent des pauses nécessaires.
Le mouvement de Bessemer a pris une dimension nationale. Sur le terrain, Amazon a fait valoir ses arguments contre la syndicalisation à coups de textos, d'affiches et de réunions d'information hebdomadaires dans l'entrepôt depuis des mois. Les syndicalistes démarchaient les employés à l'entrée de l'entrepôt jour et nuit. (ga/hk)