La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen a salué mercredi le «soutien indéfectible» des Etats-Unis à l'île lors de sa rencontre en Californie avec le président de la chambre américaine des représentants Kevin McCarthy.
Dans ce contexte inflammable, le dirigeant républicain a adopté un ton prudent. Il a assuré que la relation entre Taïpei et Washington était «plus forte» qu'elle ne l'a jamais été.
La Chine considère que l'île démocratique et autonome de Taïwan est une de ses provinces à reprendre, en privilégiant une «réunification pacifique», mais sans exclure d'employer la force. Au nom de son principe d'«une seule Chine», aucun pays n'est censé entretenir de liens officiels avec Pékin et Taïpei en même temps.
Seuls treize Etats reconnaissent encore Taïwan, dont le Belize et le Guatemala, pays d'Amérique latine que la présidente a visités ces derniers jours pour cimenter la relation avec ses rares alliés officiels, après une première étape à New York.
Mais les Etats-Unis entretiennent une «ambiguïté stratégique» de longue date sur la question taïwanaise. Washington reconnaît Pékin depuis 1979, mais reste l'allié le plus puissant de la péninsule, ainsi que son principal fournisseur d'armes.
Le soutien à l'île est l'un des rares points de consensus entre les deux partis au congrès américain. Sous le mandat de Tsai Ing-wen, Taïwan s'est rapproché des Etats-Unis.
Le président de la chambre des représentants, qui souhaitait initialement se rendre sur le sol taïwanais, a évité d'évoquer directement la Chine aux côtés la dirigeante de l'île mais s'est montré plus direct lors d'une conférence de presse après la rencontre.
«Il n'y a pas lieu de prendre des mesures de rétorsion», a-t-il plaidé. Mais «la Chine ne va pas me dire où je peux aller ni à qui je peux m'adresser», a-t-il ajouté, sans exclure une future visite sur l'île.
Il a également appelé à «continuer les ventes d'armes à Taïwan», qui sont, selon lui, le «meilleur moyen» d'empêcher une invasion chinoise de l'île:
L'administration du président américain Joe Biden a aussi tenté de calmer le jeu. Mercredi, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a souligné qu'il ne s'agissait que d'un «transit» de la dirigeante taïwanaise sur le territoire américain et non d'une visite officielle. Il a appelé Pékin à ne pas se servir de l'entretien comme «excuse» pour «faire monter les tensions». (ats/jch)