«Utiliser des lois datant de l'ère pré-smartphone pour accuser un directeur de crimes commis par des tiers sur la plateforme qu'il gère est une approche malavisée», a déclaré jeudi Pavel Durov, fondateur et patron de Telegram, dans un long message sur la messagerie, sa première réaction depuis son arrestation.
Il s'en prend ainsi à la France pour l'avoir arrêté et mis en examen en raison de contenus illégaux sur l'application et se dit surpris d'être tenu responsable du contenu publié par d'autres personnes.
Il a également dénoncé les affirmations selon lesquelles «Telegram est une sorte de paradis anarchique», les qualifiant d'«absolument fausses». Et d'insister:
Il a réfuté les accusations de la France, selon lesquelles, Paris n'avait pas reçu de réponses de Telegram à ses demandes. Il a ainsi affirmé qu'il avait personnellement aidé les autorités françaises à «établir une ligne d'assistance téléphonique avec Telegram pour faire face à la menace terroriste en France».
Adoptant un ton plus conciliant à la fin de son message, Pavel Durov a reconnu que la forte hausse du nombre d'utilisateurs de Telegram – qu'il évalue maintenant à 950 millions dans le monde – avait généré une situation ayant «permis aux criminels d'abuser plus facilement de notre plateforme».
Et de poursuivre:
Après quatre jours de garde à vue en France, le milliardaire de 39 ans, qui possède des passeports russe, français et émirati, est mis en examen pour de nombreuses infractions liées à son application de messagerie et interdit de quitter le pays. Son contrôle judiciaire lourd prévoit également une caution de cinq millions d'euros et un pointage au commissariat deux fois par semaine.
A Moscou, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a averti que ces poursuites contre un «citoyen russe» ne devaient pas «se transformer en persécution politique». (ag/ats)