«Le processus identification et la recherche d'empreintes digitales se poursuivent et nous dirons quelle organisation terroriste est à l'origine de l'attentat (..). La manière dont cette action a été menée est très probablement liée au PKK», le parti des travailleurs du Kurdistan, a déclaré Ali Yerlikaya, qui a relevé le bilan à cinq morts et 22 blessés.
De son côté, le ministre de la Défense Yasar Guler a également évoqué la responsabilité possible du PKK:
«Nous infligeons toujours à ces scélérats du PKK le châtiment qu'ils méritent, mais ils ne reviennent jamais à la raison. Nous ne renoncerons pas à les poursuivre jusqu'à ce que le dernier terroriste soit éliminé, et nous les ferons souffrir pour ce qu'ils ont fait» a-t-il assuré.
Dénonçant une «attaque ignoble» visant «l'une des locomotives de l'industrie de défense turque», le président Recep Tayyip Erdogan a promis de «briser ceux qui tendent des mains sales à la Turquie». «Aucune structure, aucune organisation terroriste, aucun foyer malfaisant visant notre sécurité ne pourra atteindre ses objectifs. Notre lutte contre toutes les menaces terroristes se poursuivra avec détermination» a-t-il ajouté sur X.
Le chef de l'Etat se trouvait à Kazan, en Russie. A ses côtés, son homologue russe Vladimir Poutine lui a exprimé ses condoléances et a «condamné tout acte de ce genre, quelles que soient ses motivations».
L'opération n'a pas été revendiquée. Le ministère de la Justice a annoncé l'ouverture d'une enquête. Selon la chaîne de télévision privée postée à l'entrée du site, à une quarantaine de km d'Ankara, les tirs qui continuaient de résonner après l'explosion, survenue autour de 16h00 locales, ont cessé peu après 17h30.
La chaîne de télévision privée NTV a évoqué une attaque-suicide, indiquant qu'un «groupe de terroristes» avait fait irruption devant l'entrée du site des Tusas et que «l'un d'eux s'est fait exploser». Le journal Sabah publie sur son compte X une photo tirée des caméras de surveillance à l'entrée du bâtiment montrant un jeune homme entièrement vêtu de noir, portant un sac à dos et apparemment muni d'un fusil d'assaut, affirmant: «Voici un des terroristes qui ont attaqué #TUSAS».
L'évènement n'a pas tardé à susciter un déluge de réactions à l'échelle du pays et à l'international. A commencer par le ministre des transports, Abdulkadir Uraloglu, qui a «condamné l'attentat terroriste perpétré contre les installations de Turkish Aerospace Industries Inc. (TUSAS) à Ankara».
Le chef de l'opposition Özgür Özel, président du CHP, a également condamné «l'attaque terroriste», précisant, sur X: «Je condamne le terrorisme, peu importe de qui et d'où il vient».
Le secrétaire général de l'Otan Mark Rütte, dont la Turquie est membre, a indiqué «se tenir au côté de notre allié, la Turquie». De même, la délégation européenne à Ankara qui se dit «très choquée et attristée» et, à l'instar de l'ambassadrice de France, Isabelle Dumont, exprime sa «solidarité avec les autorités turques» et présente ses condoléances aux familles des victimes. L'Allemagne a condamné une «épouvantable attaque terroriste».
Un important salon des industries de défense et aérospatiales se tient cette semaine à Istanbul, en présence du PDG des Industries de Défense, auquel s'est rendu notamment le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiga.
Le secteur de la défense de la Turquie, dont les célèbres drones Bayraktar, a représenté près de 80% des revenus à l'exportation du pays et 10,2 milliards de dollars pour l'année 2023. Sur les huit premiers mois de 2024, les revenus d'exportation des industries de défense ont atteint 3,7 milliards de dollars, en hausse de 9,8% comparé à la même période l'an dernier. (jah/ats)