Le président turc, présent en Ukraine jeudi, s'est à nouveau porté volontaire pour accueillir des «pourparlers bilatéraux» entre la Russie et l'Ukraine en Turquie. Lors d'une conférence de presse commune avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, Erdogan a affirmé:
«Comme nous l'avons indiqué précédemment, la Turquie est prête à prendre sa part pour résoudre la crise entre deux pays amis, qui sont ses voisins en mer Noire», a ajouté le président turc.
Erdogan a fait valoir à la fois son appartenance à l'Otan et ses bonnes relations avec Kiev pour tenter sa propre médiation à laquelle il espère associer le chef du Kremlin.
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que le président turc propose ses services: il l'a déjà fait à plusieurs reprises par le passé, avançant qu'en «réunissant les deux dirigeants (en Turquie), nous pouvons ouvrir la voie au retour de la paix».
Avant son départ pour Kiev, il avait adressé une invitation au président russe Vladimir Poutine à venir en Turquie, suggérant qu'il pourrait y faire étape à son retour de Chine. En effet, le chef du Kremlin doit se rendre à Pékin vendredi, à l'invitation de son homologue Xi Jinping, pour assister à l'ouverture des JO.
L'Ukraine et la Turquie entretiennent des relations commerciales soutenues (près de six milliards de dollars d'échange en 2021). Ankara a notamment fourni des drones de combat à Kiev. Le président Zelensky a par ailleurs annoncé jeudi la signature, attendue, d'un accord de libre-échange entre les deux pays.
Vladimir Poutine reproche d'ailleurs à son homologue turc d'avoir fourni à Kiev des drones armés, utilisés contre les séparatistes pro-russes de l'Est de l'Ukraine.
Erdogan et Poutine ont développé une relation étroite ces dernières années, mais l'Ukraine est un dossier sensible entre eux: Ankara soutient l'adhésion de Kiev à l'Otan et s'est vivement opposé à l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, au nom de la protection de sa minorité tatare turcophone. (mbr/ats)