Face au tollé, le nouveau propriétaire de Twitter, Elon Musk, a supprimé dimanche un tweet relayant des rumeurs sur l'agression du mari de la cheffe des démocrates au Congrès Nancy Pelosi.
Sa publication faisait référence à l'agression de Paul Pelosi, et renvoyait au lien d'un article du site conservateur Santa Monica Observer propageant des informations non vérifiées sur l'attaque. Ce média a déjà publié des théories complotistes et de fausses informations par le passé, selon le quotidien Los Angeles Times.
Paul Pelosi a été attaqué vendredi à son domicile par un homme armé d'un marteau, qui cherchait en fait Nancy Pelosi. Il souffre notamment d'une fracture du crâne et a dû être hospitalisé.
Elon Musk réagissait à un tweet de l'ancienne candidate démocrate à l'élection présidentielle Hillary Clinton fustigeant les théories du complot colportées par le parti républicain:
The Republican Party and its mouthpieces now regularly spread hate and deranged conspiracy theories. It is shocking, but not surprising, that violence is the result. As citizens, we must hold them accountable for their words and the actions that follow.https://t.co/MQor4NDFeE
— Hillary Clinton (@HillaryClinton) October 29, 2022
Le président américain Joe Biden a aussi dénoncé ce week-end l'agression de Paul Pelosi, la liant aux conséquences de la désinformation, à dix jours des élections de mi-mandat.
Le tweet d'Elon Musk a suscité de nombreux commentaires et critiques sur le réseau social.
«Clinton: des théories du complot sont responsables de la mort de personnes et nous ne devrions pas leur donner de la visibilité. Propriétaire de Twitter: mais avez-vous entendu parler de cette théorie complotiste?», a résumé Seth Masket, professeur de sciences politiques à l'université de Denver, qui a signalé le tweet d'Elon Musk comme inapproprié auprès du réseau social.
Le fantasque patron de Tesla et SpaceX, qui s'érige en défenseur de la liberté d'expression, a affirmé à de multiples reprises vouloir faire de Twitter une sorte d'agora numérique, où toutes les opinions seraient libres de s'exprimer.
Il a pourfendu une modération selon lui trop stricte des contenus, concentrant toutefois la majorité de ses attaques contre la censure supposée des voix de droite et d'extrême-droite.
Cherchant toutefois à rassurer ses annonceurs, Elon Musk a promis, après son acquisition de Twitter, que le réseau social ne deviendrait pas «infernal» et qu'il le doterait d'un «conseil de modération des contenus».
A peine quelques jours après son rachat, le réseau à l'oiseau bleu fait déjà l'objet d'attaques coordonnées de «trolls» déversant des contenus haineux pour tester sa politique de modération, selon un responsable de l'entreprise.
Yael Roth a réitéré que les «discours haineux n'avaient pas leur place» sur Twitter, sa politique de modération n'ayant pas «changé», et que la société prenait des mesures pour «faire cesser tout effort organisé pour faire croire le contraire». (ats/jch)