La plateforme Uber s'est retrouvée plongée dans son passé tumultueux dimanche à cause d'une vaste enquête de journalistes accusant l'entreprise d'avoir «enfreint la loi» et utilisé des méthodes brutales pour s'imposer malgré les réticences des politiques et des compagnies de taxis:
The Guardian, un quotidien britannique, a obtenu et partagé avec le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) quelques 124 000 documents, datés de 2013 à 2017, comprenant des emails et messages des dirigeants d'Uber à l'époque, ainsi que des présentations, notes et factures.
Les Uber Files mettent en avant certaines méthodes employées pendant ces années d'expansion rapide mais aussi de confrontation pour Uber, de Paris à Johannesburg.
Les articles mentionnent notamment des messages de Travis Kalanick, alors patron de la société basée à San Francisco, quand des cadres se sont inquiétés des risques pour les conducteurs qu'Uber encourageait à participer à une manifestation à Paris.
«Kalanick n'a jamais suggéré qu'Uber exploite la violence aux dépens de la sécurité des conducteurs», a réagi Devon Spurgeon, porte-parole de l'ancien dirigeant controversé, dans un communiqué publié par l'ICIJ, où il réfute toutes les accusations.
Accusé d'avoir encouragé des pratiques managériales douteuses et brutales, sur fond de sexisme et de harcèlement au travail, Kalanick avait dû abandonner son rôle de directeur général du groupe en juin 2017.
Annonçant sa démission du conseil d'administration, fin 2019, il s'était dit «fier de tout ce qu'Uber a accompli».
Dans son communiqué de dimanche, Uber rappelle que les médias ont déjà abondamment couvert les erreurs de l'entreprise d'avant 2017, de la presse aux livres et même à une série télévisée. (ats/jch)