Pour répondre à cette question, il faut remonter 31 années en arrière. Le 24 août 1991, l’Ukraine a déclaré son indépendance. Une liberté jusqu'alors empêchée par l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) à laquelle le pays était intégré depuis 69 ans.
Pour clamer cette liberté, l'Ukraine a notamment dû attendre la dislocation de l'URSS. Selon La Croix, c'est le président russe de l'époque, Boris Eltsine qui, soucieux d’évincer Mikhaïl Gorbatchev – dirigeant de l'URSS – s'est entendu avec ses homologues ukrainiens et biélorusses pour démanteler la fédération.
L’indépendance ukrainienne a ainsi été confirmée par un référendum le 1er décembre 1991 et les accords de Minsk huit jours plus tard. 92% des électeurs ont voté en faveur de cette révolution, rapporte Le Monde. En Crimée et au sein du Donbass, la majorité a également voté pour le retrait de l'Ukraine de l'URSS, ajoute le journal français.
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En réalité, l'indépendance ratifiée en 1992 a permis de rétablir une situation qu'avait déjà connue une première fois l'Ukraine. Car avant de s'extirper de l'URSS, le pays a tenté, 70 ans plus tôt, de quitter un autre pouvoir: celui de l'Empire russe. Ce dernier a été mis en péril à la fin de la Première Guerre mondiale et la Révolution russe. Les Ukrainiens ont alors pu déclarer leur souveraineté, le 22 janvier 1918.
Sauf que dans la foulée, l'Ukraine s'est vue envahir par le régime soviétique. Pour contrer le nationalisme du pays indépendant, plusieurs stratégies ont alors été mises en place. Parmi elles, le fait de favoriser la Biélorussie limitrophe ou de renforcer le poids des russophones du territoire. Dans son ouvrage L'Histoire (2021), Sabine Dullin, historienne française, fait même état d'une chasse aux sorcières de nombreux Ukrainiens:
C'est seulement vers 1989 que la libéralisation du régime soviétique permet aux Ukrainiens de s'organiser afin de défendre leur autonomie politique. Trois ans plus tard, en août 1991, ils parviennent à revendiquer de manière officielle, et cette fois définitive, leur indépendance.
Depuis 31 ans, chaque 24 août, les Ukrainiens se rendent dans la capitale, à Kiev, où une parade militaire a lieu.
Souvent, des danseurs revêtent des costumes traditionnels afin de performer sur des musiques traditionnelles. Des milliers d'hommes et de femmes chantent, par la suite, l'hymne ukrainien alors qu’un immense drapeau bleu et jaune se hisse au-dessus de Maïdan.
Cette «place de l'Indépendance» est le symbole de la contestation proeuropéenne qui avait débouché sur la chute du régime prorusse de l'ex-président Viktor Ianoukovitch en février 2014.
Le pays – en guerre contre la Russie depuis le 24 février – est plus que jamais sur le qui-vive. Volodymyr Zelensky a annoncé, lundi, redouter une escalade des attaques du Kremlin à la veille de la fête de l'indépendance, car celle-ci concorde cette année avec les six mois de l'invasion russe.
Des doutes soutenus par un des conseillers de la présidence, Mykhaïlo Podoliak, qui a estimé, selon le Huffington Post, que la Russie risquait fortement d'intensifier ses bombardements de villes ukrainiennes pendant les 23 et 24 août.
Du côté du Parisien, on pointe la récente mort de Darya Douguina, fille d’un philosophe considéré comme proche du Kremlin et les dernières attaques en Crimée dont Kiev a reconnu la responsabilité comme raisons supplémentaires d'envisager des attaques conséquentes de la part de la Russie.
Cette année, les chars qui défilent habituellement à Kiev à l'occasion de l'indépendance acquise il y a 31 ans seront sur le front afin de défendre les frontières du pays. Dans un tel contexte, Euronews rapporte que les autorités ukrainiennes ont annoncé:
Les citoyens ayant fui le pays ont également reçu des directives claires de leur président:
(mndl)