Trente-cinq ans après l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl, pire accident nucléaire au monde, des scientifiques de l'université de Sheffield (USA) sont inquiets. Et une phrase dit tout: «c'est comme les braises d'un barbecue». Cette déclaration vient du chimiste Neil Hyatt, spécialiste des matériaux nucléaires. L'inquiétude se concentre dans le tristement célèbre réacteur nº4, responsable de la catastrophe nucléaire le 26 avril 1986.
Selon la revue Science, «les capteurs détectent un nombre croissant de neutrons, un signal de fission, provenant d'une pièce inaccessible». Et ce, sous les décombres du réacteur nº4. Une augmentation lente mais qui ne cesse de croître. Si la revue précise que cette radioactivité n'est pas totalement inédite, elle n'est pas encore sous le contrôle total des scientifiques justement parce que la pièce en question est inaccessible.
Disons que les scientifiques ukrainiens se demandent surtout aujourd'hui si «les réactions de fission s'arrêteront d'elles-mêmes» ou si une intervention humaine est inévitable. «Il reste un certain nombre d'incertitudes, mais c'est impossible d'écarter la possibilité d'un accident», précise dans cette même revue Maxim Saveliev, de l'Académie des sciences de Kiev, en Ukraine. Les responsables ont, selon cette même revue, encore quelques années pour trouver un moyen d'étouffer la menace. (fv)