Au terme d'un bref débat, lors duquel ils ont reconnu les «légitimes préoccupations sécuritaires de la Finlande», les députés turcs ont voté à l'unanimité des 276 députés présents l'entrée de ce petit pays nordique dans l'Alliance atlantique, tandis que la Suède reste toujours à la porte.
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a salué cette ratification, estimant qu'elle rendrait «la famille de l'Otan plus forte et plus sûre». Le président finlandais Sauli Niinistö quant à lui a remercié tous les Etats membres pour leur confiance et leur soutien, en souhaitant l'entrée «le plus vite possible» de la Suède.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait annoncé la levée de son véto le 17 mars en recevant à Ankara le président finlandais, décision aussitôt saluée par l'Alliance atlantique. La commission parlementaire turque des Affaires étrangères avait quant à elle déjà approuvé cette adhésion la semaine dernière.
La Finlande – qui partage la plus grande frontière avec la Russie après l'Ukraine (1340 km) – n'a plus désormais qu'à envoyer ses instruments de ratification à Washington, où le traité de l'Alliance est conservé.
Le parlement hongrois a lui aussi approuvé, lundi 27 mars, l'adhésion de la Finlande, mais bloque – comme la Turquie – celle de la Suède. Le président turc Recep Tayyip Erdogan reproche à la Suède sa passivité face à la présence de «terroristes» kurdes accueillis sur son sol et réclame des extraditions sur lesquelles le gouvernement n'a pas le dernier mot.
Les demandes d'adhésion des deux pays nordiques avaient pourtant été soumises de concert l'an dernier après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, et nécessitaient l'unanimité des pays membres de l'Otan pour être approuvées.
Stockholm espère toutefois boucler l'entrée de son pays dans l'Alliance avant le prochain sommet de l'Otan prévu en juillet à Vilnius, en Lituanie.
Le Kremlin, qui a d'abord semblé minimiser l'importance de la candidature de la Finlande et de la Suède, a cependant durci le ton ces dernières semaines, estimant ce mardi que les deux pays deviendraient, une fois admis dans l'Otan, «des cibles légitimes de représailles de Moscou, y compris militaires». La Suède avait, dans la foulée, annoncé la convocation de l'ambassadeur russe à Stockholm.
Vladimir Poutine a par ailleurs affirmé la semaine dernière que Moscou allait déployer des armes nucléaires «tactiques» sur le territoire de son allié, le Belarus, situé aux portes de l'Union européenne. (ag/ats)