Alors que l'Ukraine célèbre un triste anniversaire, les bilans des civils tués depuis l'invasion russe de février 2022 restent compliqués à établir. Ils sont souvent évalués a minima.
Dans son dernier rapport publié le 15 janvier, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits humains estime à plus de 10 000 les pertes civiles ukrainiennes. Parmi elles, près de 8000 dans les zones contrôlées par l'Ukraine et plus de 2000 dans les zones occupées par la Russie. S'y ajoutent plus de 19 000 blessés.
La police ukrainienne recense, elle, près de 10 000 morts de civils, 7000 disparus et 11 000 blessés dans les zones qu'elle contrôle, selon les déclarations d'un de ses responsables le 31 janvier dernier.
Mais les autorités ukrainiennes estiment que des milliers de civils supplémentaires ont été tués pendant le siège de Marioupol (février à mai 2022), grande ville portuaire du sud qui est aujourd'hui sous contrôle de la Russie. Un conseiller du maire de la ville assurait en février 2023 à la télévision ukrainienne qu'au moins 25 000 personnes y avaient été enterrées dans des charniers.
Du côté russe de la frontière, le bilan s'élève à au moins 138 morts, selon un comptage effectué par le site d'information 7x7.
De part et d'autre, les pertes militaires sont des données tues par les états-majors.
Les derniers bilans officiels, sujets à caution, remontent à un an et demi: 5937 soldats russes tués selon le ministre de la Défense Sergueï Choïgou en septembre 2022, 9000 soldats ukrainiens selon Kiev fin août 2022. Depuis, silence radio.
En août dernier, le New York Times, citant des officiels américains, évaluait les pertes militaires à 70 000 morts et 100 000 à 120 000 blessés côté ukrainien, 120 000 morts et 170 000 à 180 000 blessés dans l'autre camp.
Des chiffres, côté russe, qui sont en cohérence avec les estimations britanniques: le 29 janvier dernier, dans une réponse écrite à un parlementaire, le ministre de la Défense James Heappey évaluait les pertes russes à plus de 350 000 morts et blessés.
Jeudi dernier, l'armée ukrainienne estimait quant à elle avoir tué ou blessé plus de 392 000 soldats russes en deux ans.
Il n'est jamais spécifié si ces bilans comprennent les pertes des troupes séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine et des forces de Wagner, ou seulement celles de l'armée russe. (vz/ats)