Des drones kamikazes iraniens s'abattant sur une métropole européenne à l'heure de pointe au matin en semant la mort: les images des récentes attaques terroristes russes sur Kiev et d'autres lieux en Ukraine ont également fait réagir l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan). Afin que les Ukrainiens puissent mieux se protéger contre ces tueurs volants, l'Alliance veut désormais fournir davantage de techniques de défense contre les drones. Une lueur d'espoir pour ce pays meurtri?
L'Otan ne s'est pas exprimée concrètement sur les systèmes que les Ukrainiens devraient recevoir, mais des prises de position antérieures et un coup d'œil sur les arsenaux des alliés fournissent des indices.
Ainsi, le gouvernement américain a déjà annoncé, fin août, la livraison de systèmes de défense de type «Vampire» du fabricant L3Harris. Il s'agit d'une combinaison d'un brouilleur, d'une caméra infrarouge et d'un lance-roquettes, qui peut être montée sur la surface de chargement d'un petit camion.
Selon les indications du fabricant, le système de défense peut être commandé depuis le siège du passager à l'aide d'un joystick. Les missiles sont guidés par laser et peuvent atteindre des cibles situées jusqu'à dix kilomètres de distance. Si nécessaire, toute l'électronique peut être facilement retirée de la surface de chargement et remise en place en quelques heures. Un porte-parole de l'entreprise, cité par le magazine spécialisé Defense one, explique:
Problème: le Vampire est un système nouvellement développé qui doit d'abord être produit. Selon le magazine spécialisé Janes, les premiers exemplaires pourraient être livrés d'ici mai 2023. On ne sait pas combien l'Ukraine devrait en recevoir. Des armes anti-drones portables, que le gouvernement allemand a déjà promises à l'Ukraine, seraient plus rapidement disponibles. On ne sait, toutefois, pas exactement de quels systèmes il s'agit. Sur la liste de matériel de Berlin, il n'est question que de brouilleurs et d'appareils électroniques de défense contre les drones. Il peut s'agir de systèmes différents.
En août, la Bundeswehr a annoncé avoir fait l'acquisition de cinq exemplaires du système de défense fixe «Asul». Il se compose de deux conteneurs mobiles équipés d'un mât rétractable, de trois radars, d'une caméra et d'un émetteur de radiofréquences. Il permet de suivre à la trace le signal de commande d'un drone en approche. Un brouilleur peut alors faire tomber l'objet à plusieurs kilomètres de distance. Avant l'acquisition d'Asul, l'armée allemande devait, dans un premier temps, détecter les drones et dans un deuxième temps les intercepter avec une sorte de fusil, à voir dans cette vidéo.👇
Norman K. ist bei der #BundeswehrimEinsatz in Mali für die Drohnenabwehr zuständig. Mit seinem Störsender kann er die Verbindung zur Drohne unterbrechen und dadurch etwaige Ausspähversuche bei #MINUSMA verhindern. Mehr Informationen zu seinen Aufgaben: https://t.co/a6KnKlFxuL pic.twitter.com/GtSFci2ulp— Bundeswehr im Einsatz (@Bw_Einsatz) November 4, 2020
Toutefois, les Asul et les canons épaulés ne permettent d'abattre que des drones pesant jusqu'à 25 kilos. Les drones terroristes iraniens de type Shahed-136 pèsent, en revanche, 200 kilos et se dirigent vers une cible prédéfinie, guidés par un émetteur GPS. «Les brouilleurs et autres moyens de guerre électronique ne sont donc pas si pertinents pour combattre de tels drones», écrit le journaliste spécialisé Tyler Rogoway sur Twitter:
Les objets volants tels que le Shahed-136 ne peuvent être interceptés efficacement qu'avec des systèmes de pointe, écrit Rogoway, «notamment avec les Nasams». La dernière version du système développé par les Etats-Unis et la Norvège peut tirer différents missiles sol-air, par exemple aussi les missiles Iris-T fabriqués en Allemagne.
Aux Etats-Unis, le système protège, par exemple, la capitale Washington contre les attaques aériennes. Fin août, le gouvernement américain a annoncé la livraison de Nasams à l'Ukraine, sans toutefois préciser le nombre ou la date de livraison.
Le Royaume-Uni a, par ailleurs, assuré la livraison de «centaines de missiles». Tyler Rogoway, qui étudie le sujet depuis des années indique:
Mais même un système aussi moderne que le Nasams atteint ses limites si des essaims de drones kamikazes ennemis continuent de s'approcher, fait remarquer Rogoway. Les coûts deviendraient également un problème si des missiles d'une valeur de plusieurs millions d'euros étaient constamment tirés sur des objets qui n'ont coûté que quelques dizaines de milliers d'euros.
Ainsi, les systèmes de défense aérienne pourraient certes aider contre les attaques de drones kamikazes. Mais selon Rogoway, la meilleure protection consiste à laisser la Russie dans l'ignorance des cibles militaires potentielles:
Sources utilisées:
((t-online,mk ))
Traduit et adapté de l'allemand par Tanja Maeder