Près de 600 forces d'élite ukrainiennes se sont lancées en octobre dans une opération spéciale qui aurait difficilement pu être plus délicate. Les hommes se sont rassemblés au milieu de la nuit sur la rive nord du fleuve Dnipro et sont montés à bord de la trentaine de bateaux qui étaient à quai. Parmi la flotte, des patrouilleurs, des vedettes et des bateaux lourdement blindés, équipés de mitrailleuses et de lance-roquettes.
Leur objectif: la centrale nucléaire de Zaporijia, sur l'autre rive, afin de libérer la centrale nucléaire des occupants russes.
La centrale nucléaire de Zaporijia est devenue une ville otage à haut risque dans la guerre que mène la Russie contre l'Ukraine. La centrale est certes arrêtée depuis longtemps, mais elle a encore besoin d'énergie pour éviter un accident radiologique et une catastrophe nucléaire. A plusieurs reprises déjà, des générateurs diesel ont dû prendre le relais pour alimenter les systèmes de sécurité.
👉 Suivez l'évolution de la guerre en Ukraine en direct 👈
L'année dernière, la diplomatie internationale a tenté de reprendre le contrôle de la centrale nucléaire pour écarter tout danger. Mais la Russie ne voulait pas céder. En octobre, les Ukrainiens ont donc décidé de prendre les choses en main. Sans succès, malgré de gros efforts, comme le révèle une reconstitution du Times, basée sur les déclarations et les vidéos d'un officier impliqué.
Les forces spéciales ont tenté d'accoster sur la rive à bord de bateaux. Face aux violents tirs ennemis, elles ont dû faire demi-tour.
Les Ukrainiens ont soutenu leurs forces spéciales avec, entre autres, des systèmes d'artillerie Himars occidentaux. Une poignée d'entre eux a réussi à rejoindre la rive au coucher du soleil. Là, ils se sont livrés pendant trois heures à une fusillade avec les forces russes.
Selon lui, il était difficile de neutraliser les chars sur la rive depuis les bateaux en mouvement. La forte résistance a finalement contraint les forces ukrainiennes à battre en retraite. Seul point positif, selon l'officier: «De nombreuses vies ont été sauvées grâce au commandant de cette opération. Quand il a réalisé que cela allait être très, très difficile et que nous allions subir de lourdes pertes, il a décidé de se retirer au lieu de nous dire: "En avant"».