L'annonce de la validation de la candidature de Kiev, et de celle de la Moldavie, a été faite par le président du Conseil européen, Charles Michel, qui a évoqué un «moment historique» sur Twitter.
Historic agreement. Historic decision.
— Charles Michel (@CharlesMichel) June 23, 2022
Today, we have decided to grant candidate status to Ukraine and Moldova.
And we are ready to grant candidate status to Georgia once priorities will be addressed.
🇪🇺🇺🇦🇲🇩🇬🇪#EUCO pic.twitter.com/c5JikGSSyE
L'exécutif européen avait rendu il y a quelques jours un avis favorable sur la candidature de l'Ukraine.
Mardi, la France, qui assure la présidence tournante du Conseil de l'UE, avait indiqué qu'un «consensus total» entre les Vingt-Sept avait émergé sur cette question.
Et pourtant, ce scénario était encore inimaginable récemment. Il s'est imposé aux Vingt-Sept avec la guerre menée par la Russie depuis près de quatre mois contre l'Ukraine. Il marque le début d'un processus long et complexe en vue d'une adhésion.
«C'est un moment unique et historique dans les relations Ukraine-UE», s'est félicité très rapidement sur Twitter le président ukrainien Volodymyr Zelensky, affirmant que, «l'avenir de l'Ukraine se trouve au sein de l'UE».
Sincerely commend EU leaders’ decision at #EUCO to grant 🇺🇦 a candidate status. It’s a unique and historical moment in 🇺🇦-🇪🇺 relations. Grateful to @CharlesMichel, @vonderleyen and EU leaders for support. Ukraine’s future is within the EU. #EmbraceUkraine https://t.co/o6dJVmTQrn
— Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) June 23, 2022
Le président ukrainien, qui ne cesse de répéter l'appartenance de son pays à la «famille européenne», a mené un véritable «marathon téléphonique» auprès des dirigeants européens pour s'assurer du consensus en faveur du oui.
Il pouvait compter sur le soutien de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui avait appelé les dirigeants européens à «se montrer à la hauteur» en accédant à la demande de Kiev.
Le président russe Vladimir Poutine a d'ailleurs profité d'un sommet des «Brics» (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) organisé le même jour que celui de Bruxelles, pour dénoncer les «actions égoïstes» des pays occidentaux et appeler à un leadership des Brics pour «créer un système réellement multipolaire», un leitmotiv de la rhétorique du Kremlin.
Bloqués depuis des années dans l'antichambre de l'UE, les pays des Balkans occidentaux déjà candidats à l'adhésion n'ont de leur côté pas caché leur amertume face à la longueur des procédures. «C'est une bonne chose de donner le statut» de candidat à Kiev, a dit le Premier ministre albanais Edi Rama avant une réunion à Bruxelles avec les dirigeants européens. Mais il a conseillé aux Ukrainiens de ne «pas se faire d'illusions» sur une adhésion rapide par la suite.
Le sommet européen de jeudi à Bruxelles doit être suivi d'un autre du G7 et d'un troisième de l'Otan, auxquels participera le président américain Joe Biden. La question de l'aide financière à Kiev devrait être au coeur des discussions de ces trois rencontres. (mbr/ats)