Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé dimanche la Russie de commettre un «génocide» en Ukraine pour éliminer «toute la nation», au lendemain de la découverte de nombreux corps dans les rues d'une ville près de Kiev après le départ des forces russes. Les Etats-Unis, l'Allemagne, la France et l'Otan ont exprimé leur horreur.
Le président ukrainien s'est exprimé sur la chaîne amériaine CBS. Lors de l'entretien, il a déclaré:
«Et cela se passe dans l'Europe du XXIe siècle», a-t-il soupiré, dénonçant «la torture de toute la nation».
Le président Zelensky a appelé au «retrait de 100% de leurs troupes» pour revenir «au moins» à la situation d'avant le 24 février, jour de l'invasion russe. Il a ajouté sur CBS, selon des extraits diffusés sur Twitter, que:
Le président ukrainien a dit vouloir discuter de la neutralité tout «en préservant notre souveraineté et une armée puissante», énumérant les propositions ukrainiennes lors des pourparlers en cours avec Moscou.
«Et si cet accord est violé, nous devons avoir la possibilité de nous défendre», a-t-il prévenu. «Une fois que nous aurons discuté de tout cela, toutes les troupes doivent être retirées. Et après leur retrait, on peut s'asseoir avec les pays qui serviront de garants de la sécurité», a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis et l'Otan ont eux exprimé leur horreur face aux récits d'atrocités contre les civils imputées aux forces russes. Ils ont averti que le départ de Moscou de cette région ne représentait ni un «vrai retrait» ni un espoir de désescalade.
«Ces images sont un coup de poing à l'estomac», a réagi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken sur la chaîne CNN. Il a ajouté que:
Il a réaffirmé que les Etats-Unis contribuaient à «documenter» d'éventuels «crimes de guerre» auprès des institutions internationales pour que leurs responsables «rendent des comptes».
Antony Blinken a encore affirmé que l'invasion de l'Ukraine était déjà «un revers spectaculaire pour la Russie». Le secrétaire d'Etat américain a martelé que: «Ils avaient trois objectifs au départ:
Antony Blinken a conclu en disant que «sur ces trois fronts, ils ont déjà perdu».
Dénonçant des images «insoutenables», le président français Emmanuel Macron a aussi affirmé que «les autorités russes devront répondre de ces crimes». Le chancelier allemand Olaf Scholz a lui exigé que la lumière soit faite sur les «crimes commis par l'armée russe» à Boutcha.
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a dénoncé une «brutalité inédite en Europe depuis des décennies». Il a estimé que:
Interrogé sur le départ des forces russes de la région de Kiev, il s'est montré prudent: «Nous ne devons pas être trop optimistes» car «nous redoutons une potentielle augmentation des attaques, notamment dans le Sud et l'Est». (sas/ats)