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Kherson contre l'offensive: des combats de plus en plus féroces

Les combats pour Kherson deviennent de plus en plus féroces

Dans la région de Kherson, la bataille fait désormais rage. On parle de tirs d'artillerie lourde des deux côtés.
07.11.2022, 11:4707.11.2022, 12:03
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t-online

Les troupes ukrainiennes et les forces d'occupation russes se sont livrées, samedi, à de violents combats autour de la ville de Kherson, dans le sud de l'Ukraine. Selon la Russie, différents secteurs du front dans la région ont été soumis à des tirs d'artillerie très violents. D'importants mouvements de troupes et d'unités blindées ukrainiennes ont été enregistrés à certains endroits. Kirill Stremoussov, vice-chef de l'administration de la région occupée, nommé par la Russie, a expliqué:

«Apparemment, les troupes ukrainiennes préparent une nouvelle attaque»

L'armée ukrainienne avait également, auparavant, fait état de violents combats et de duels d'artillerie dans les environs de Kherson. Après les premiers succès, les dirigeants ukrainiens veulent encore complètement libérer la région du sud du pays.

Une valeur stratégique et symbolique pour la Russie

Kherson est, jusqu'à présent, la seule capitale régionale dont Kiev a perdu le contrôle après l'invasion russe dès la fin mars. Mais la ville n'a pas seulement une signification symbolique, elle a aussi une importance stratégique. Car la Russie contrôle encore l'est du Dniepr, y compris certains villages. Le problème pour Moscou: de nombreux ponts sur le fleuve ont été détruits, les troupes russes ne peuvent récupérer le matériel lourd de la région qu'au prix de grands efforts.

Les régions annexées par la Russie en Ukraine.
Image: datawrapper

Et: une fois que Kherson sera de nouveau aux mains des Ukrainiens, il sera plus difficile de lancer de nouvelles attaques par le fleuve. Car si les Russes ont longtemps eu le dessus en matière d'artillerie, ce sont désormais les lance-missiles Himars de l'Ouest qui sont utilisés. Et ceux-ci peuvent frapper les positions et les installations russes avec une grande précision.

Situation sur place encore confuse

Même si l'on ne sait pas combien de soldats russes se trouvent encore dans la région, une défaite signifierait, non seulement d'importantes pertes en personnel, mais aussi en matériel militaire. L'Ukraine contre-attaque déjà avec des armes récupérées.

Malgré les informations faisant état de combats intenses, la situation à Kherson est, toutefois, difficile à évaluer, et cela inclut des informations qui font manifestement partie d'une guerre de propagande. Ainsi, des images de la municipalité ont été diffusées sur les médias sociaux, sur lesquelles le drapeau russe ne flotte plus. Vladimir Poutine a annoncé l'évacuation de la population.

Des Ukrainiens travaillent sur un canon automoteur 2S3 dans le nord de la région de Kherson.
Des Ukrainiens travaillent sur un canon automoteur 2S3 dans le nord de la région de Kherson.Image: sda

Il y a également eu des indications sur le retrait d'éléments de troupes. Mais cela pourrait tout aussi bien être une feinte. Car les occupants russes ont encore de la volonté et de l'équipement. Le Spiegel, à propos de la situation dans la région, précise dans une analyse:

«Leurs voies d'approvisionnement sont certes très abîmées, mais elles ne sont apparemment pas coupées: ils ont été surpris par la puissance de feu dont disposent encore les Russes, déclare un éclaireur ukrainien après de récents combats.»

Les dirigeants ukrainiens ne veulent pas croire à un retrait secret des Russes de cette ville stratégique. «Les Russes ont mis en place leurs meilleures troupes, personne n'est parti», a désormais déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky au journal italien Corriere della Sera.

L'Institute for the study of war américain, qui analyse quotidiennement la situation de la guerre, prévoit, lui, des problèmes considérables pour l'armée russe:

«Les forces russes créent les conditions d'un retrait contrôlé de la région nord-ouest de Kherson, afin d'éviter probablement une fuite désordonnée de la rive droite (ouest) du fleuve Dnipro. Les forces russes devront probablement effectuer un retrait au combat afin d'éviter que les forces ukrainiennes ne les poursuivent sur la rive gauche (est)».
Des militaires ukrainiens dans la région de Mykolaiv en août dernier.
Des militaires ukrainiens dans la région de Mykolaiv en août dernier.Image: sda

La Russie semble vouloir minimiser ses propres dommages tout en infligeant de nombreuses pertes à l'armée ukrainienne avant de se retirer. Reste à savoir si des installations importantes seront également détruites. Des rumeurs ont ainsi circulé sur le barrage du Dnipro à Nova Kakhovka, à environ 80 kilomètres en amont du centre-ville de Kherson. Le Kremlin a récemment accusé Kiev de vouloir faire sauter le barrage, faisant craindre que ce soit précisément ce que la Russie prévoit.

Le 18 octobre, les occupants avaient appelé à l'évacuation de la ville face à des tirs massifs du côté ukrainien. Selon les chiffres officiels, 80 000 personnes auraient déjà quitté la région de Kherson. L'Ukraine parle de déportation.

Dans les parties contestées de la région, 170 000 personnes qui n'ont pas voulu ou pu fuir jusqu'à présent resteraient encore sur place. Selon des informations non vérifiables du ministère russe de la Défense, environ 5000 personnes continuent d'être transportées chaque jour en sécurité par la rivière Dnipro dans des bateaux et par un pont de pontons.

((t-online,dpa,wan ))

Des drones kamikazes iraniens sont utilisés par l'armée russe en Ukraine
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