Les troupes ukrainiennes et les forces d'occupation russes se sont livrées, samedi, à de violents combats autour de la ville de Kherson, dans le sud de l'Ukraine. Selon la Russie, différents secteurs du front dans la région ont été soumis à des tirs d'artillerie très violents. D'importants mouvements de troupes et d'unités blindées ukrainiennes ont été enregistrés à certains endroits. Kirill Stremoussov, vice-chef de l'administration de la région occupée, nommé par la Russie, a expliqué:
L'armée ukrainienne avait également, auparavant, fait état de violents combats et de duels d'artillerie dans les environs de Kherson. Après les premiers succès, les dirigeants ukrainiens veulent encore complètement libérer la région du sud du pays.
💪🇺🇦 Armed Forces of Ukraine are comingSomewhere in the #Kherson region. pic.twitter.com/ZaXEgQPzxV— NEXTA (@nexta_tv) November 5, 2022
Kherson est, jusqu'à présent, la seule capitale régionale dont Kiev a perdu le contrôle après l'invasion russe dès la fin mars. Mais la ville n'a pas seulement une signification symbolique, elle a aussi une importance stratégique. Car la Russie contrôle encore l'est du Dniepr, y compris certains villages. Le problème pour Moscou: de nombreux ponts sur le fleuve ont été détruits, les troupes russes ne peuvent récupérer le matériel lourd de la région qu'au prix de grands efforts.
Et: une fois que Kherson sera de nouveau aux mains des Ukrainiens, il sera plus difficile de lancer de nouvelles attaques par le fleuve. Car si les Russes ont longtemps eu le dessus en matière d'artillerie, ce sont désormais les lance-missiles Himars de l'Ouest qui sont utilisés. Et ceux-ci peuvent frapper les positions et les installations russes avec une grande précision.
Since the beginning of the full-scale invasion, Ukraine has not lost a single HIMARS, but russia has lost its humanity and dignity. Not to mention hundreds of thousands of tons of ammunition and thousands of soldiers whom they sent to certain death. pic.twitter.com/VXNFxJQYJD
— Defense of Ukraine (@DefenceU) November 6, 2022
Même si l'on ne sait pas combien de soldats russes se trouvent encore dans la région, une défaite signifierait, non seulement d'importantes pertes en personnel, mais aussi en matériel militaire. L'Ukraine contre-attaque déjà avec des armes récupérées.
During the retreat, Russian occupiers tried to hide their equipment in the forest, but the soldiers of the Armed Forces of Ukraine found it and now it will serve against the invaders. pic.twitter.com/2uBK2LB95i
— NEXTA (@nexta_tv) November 6, 2022
Malgré les informations faisant état de combats intenses, la situation à Kherson est, toutefois, difficile à évaluer, et cela inclut des informations qui font manifestement partie d'une guerre de propagande. Ainsi, des images de la municipalité ont été diffusées sur les médias sociaux, sur lesquelles le drapeau russe ne flotte plus. Vladimir Poutine a annoncé l'évacuation de la population.
Il y a également eu des indications sur le retrait d'éléments de troupes. Mais cela pourrait tout aussi bien être une feinte. Car les occupants russes ont encore de la volonté et de l'équipement. Le Spiegel, à propos de la situation dans la région, précise dans une analyse:
Les dirigeants ukrainiens ne veulent pas croire à un retrait secret des Russes de cette ville stratégique. «Les Russes ont mis en place leurs meilleures troupes, personne n'est parti», a désormais déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky au journal italien Corriere della Sera.
L'Institute for the study of war américain, qui analyse quotidiennement la situation de la guerre, prévoit, lui, des problèmes considérables pour l'armée russe:
La Russie semble vouloir minimiser ses propres dommages tout en infligeant de nombreuses pertes à l'armée ukrainienne avant de se retirer. Reste à savoir si des installations importantes seront également détruites. Des rumeurs ont ainsi circulé sur le barrage du Dnipro à Nova Kakhovka, à environ 80 kilomètres en amont du centre-ville de Kherson. Le Kremlin a récemment accusé Kiev de vouloir faire sauter le barrage, faisant craindre que ce soit précisément ce que la Russie prévoit.
Le 18 octobre, les occupants avaient appelé à l'évacuation de la ville face à des tirs massifs du côté ukrainien. Selon les chiffres officiels, 80 000 personnes auraient déjà quitté la région de Kherson. L'Ukraine parle de déportation.
Dans les parties contestées de la région, 170 000 personnes qui n'ont pas voulu ou pu fuir jusqu'à présent resteraient encore sur place. Selon des informations non vérifiables du ministère russe de la Défense, environ 5000 personnes continuent d'être transportées chaque jour en sécurité par la rivière Dnipro dans des bateaux et par un pont de pontons.
((t-online,dpa,wan ))