Elle paraît loin l'époque où la Finlande se contentait de jouer l'arbitre indispensable entre la Russie et l'Occident. Depuis que le pays a officialisé sa candidature à l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan), tout s'accélère et sa légendaire neutralité s'effrite à grande vitesse. Gilet pare-balles, fringues casuals, pupilles graves, Sanna Marin, 36 ans, a déambulé ces dernières heures dans Kiev, Boutcha et Irpin.
Sous l'objectif des photographes, lourdement escortée et soutenue symboliquement (et physiquement) par Zelensky, la première ministre incarne désormais un vent nouveau: franchise politique inédite, prises de position historique (pour la Finlande) et virage à 180 degrés.
Durant son voyage dans les trois villes qui ont cristallisé pour longtemps la violence des massacres, la première ministre a tenu à rappeler fermement que l'agression russe est un «tournant pour toute la famille européenne et pour le monde entier». Selon elle, «l'ancien système est détruit» et il n'y aura plus jamais de «retour en arrière».
«Il est important que l'Union européenne soit unie, audacieuse et déterminée face à l'invasion russe», a déclaré la première ministre citée dans un communiqué du gouvernement finlandais.
Enfin, Sanna Marin a profité de sa visite pour mettre en lumière le rôle de l'Union européenne (UE) aujourd'hui. Une Europe «unie, audacieuse et déterminée face à l'invasion russe». L'objectif? «Des mesures concrètes.» (fv)