L'homme le plus riche d'Ukraine cède son empire médiatique à l'Etat
L'homme le plus riche d'Ukraine Rinat Akhmetov a annoncé lundi qu'il cédait l'intégralité de son empire médiatique à l'Etat:
L'homme d'affaires de 55 ans a précisé que cette décision était «dictée» par l'entrée en vigueur d'une loi visant à «prévenir les risques pour la sécurité nationale liés à l'influence excessive des oligarques», adoptée en septembre 2021.
Dans son communiqué, il a regretté que le «délai de six mois prévu par la loi pour la vente d'actifs médiatiques, associé à l'agression militaire russe contre l'Ukraine, fait qu'il est impossible pour SCM de vendre ses activités médiatiques aux conditions du marché».
Media Group Ukraine est constitué de dix chaînes de télévision dont plusieurs chaînes d'information, d'une plate-forme de vidéos à la demande ou encore d'un site web d'information.
Demandes de l'UE
Mykhaïlo Podoliak, un conseiller de Volodymyr Zelensky, a salué sur Twitter cette décision, estimant que «la loi de 'désoligarchisation' est le début d'une nouvelle page dans les relations entre l'Etat et les entreprises». Elle intervient alors que les dirigeants des Vingt-Sept ont accordé le 23 juin à l'Ukraine le statut de candidat à l'UE, assorti d'une longue feuille de route.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a notamment demandé que la loi visant à défaire «l'influence excessive des oligarques sur l'économie» soit «mise en oeuvre d'une manière juridiquement solide».
Doté d'une fortune estimée par Forbes à 4,2 milliards de dollars, Rinat Akhmetov est le président du club de football Shakhtar Donetsk. SCM Holdings est principalement active dans la sidérurgie, l'énergie mais aussi l'industrie du charbon et la métallurgie.
Originaire de l'est du pays et longtemps étiqueté prorusse, il a dénoncé l'invasion de l'Ukraine par les troupes de Moscou et sa fortune a significativement chuté au cours des derniers mois, avec notamment la destruction ou l'occupation de plusieurs de ses usines dans l'est du pays, comme celle d'Azovstal à Marioupol. (ats/jch)