Cela fait depuis le mois d'août que les forces russes et ukrainiennes s'entretuent autour de Bakhmout. Sans résultat, pour l'heure: aucun des deux belligérants n'arrive à prendre le contrôle de cette petite ville située dans la région de Donetsk (est).
Les pertes sont très élevées des deux côtés, même si des chiffres officiels n'existent pas. A titre d'exemple, le porte-parole du département de la Défense américain affirmait récemment qu'au moins 1000 mercenaires du groupe Wagner avaient été tués en quelques semaines.
Cette milice privée est particulièrement active dans la bataille de Bakhmout, au point de s'imposer sur les responsables militaires russes sur place, affirmait encore Kirby. La capture de la ville est un objectif politique de première importance pour le chef de Wagner, Evgueni Prigojine, entré désormais en compétition avec les autorités russes.
La situation sur le front de Bakhmout, que le président Zelensky avait qualifié de «difficile», est en somme très dure. A tel point que même Evgueni Prigojine l'a affirmé ouvertement, dans un entretien accordé mardi à l'agence de presse russe RIA Novosti.
«A Bakhmout, les militaires ukrainiens ont créé cinq cents lignes de défense, si bien que l'avancée se fait avec beaucoup de difficultés», commente Prigojine. L'homme connu également sous le surnom de «chef de Poutine» poursuit:
Alors que ses soldats se plaignent de ne pas avoir assez d'armes et d'équipements, le patron de Wagner fournit l'exemple suivant:
Hazard du calendrier, les mots de Prigojine font bizarrement écho à ceux du dernier rapport quotidien des services de renseignement britanniques, publié ce même mardi matin. «Les deux camps ont subi de lourdes pertes», écrit Londres, et d'ajouter:
Les services secrets britanniques notent que l'Ukraine a engagé d'importants renforts pour défendre le secteur au cours des dix derniers jours. Résultat: après un pic enregistré à la mi-décembre, la fréquence des assauts russes a diminué ces deux dernières semaines. Les opérations offensives russes dans la région ne sont désormais plus menées qu'au niveau des sections ou des pelotons. (asi)