«On se prépare à de nouvelles tentatives de la Russie d'attaquer au Donbass, pour en quelque sorte intensifier son mouvement vers le sud de l'Ukraine», a lancé Volodymyr Zelensky dans une vidéo publiée dimanche soir. Et pourtant, selon le président ukrainien, «les occupants ne veulent toujours pas admettre qu'ils sont dans une impasse».
L'armée ukrainienne a annoncé lundi matin avoir fait sauter un pont ferroviaire contrôlé par les Russes, reliant Roubijné et Severodonetsk, deux objectifs de Moscou.
Le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk a déjà annoncé samedi s'attendre à de «grandes offensives à Severodonetskt». Il décrit une situation humanitaire de plus en plus critique.
Les Russes ont transféré des troupes de la région de Kharkiv (nord) à celle de Lougansk, dans le Donbass, dans le but de prendre Severodonetsk, a assuré le conseiller présidentiel ukrainien Oleksiy Arestovich.
Pourtant, selon les services de renseignements militaires britanniques, l'offensive russe dans l'est de l'Ukraine a «perdu de son élan». Les troupes de Moscou n'ont pas réussi à réaliser des gains territoriaux conséquents, ce qui met leur plan de bataille «considérablement en retard».
«La Russie a maintenant probablement subi des pertes d'un tiers de la force de combat terrestre qu'elle a engagée en février». «Dans les conditions actuelles», les services britanniques jugent «peu probable» que la Russie n'«accélère considérablement son rythme de progression» au cours du prochain mois.
Les forces russes font aussi désormais face, au nord, à la contre-offensive des forces ukrainiennes dans la région de Kharkiv.
A Moscou, on revendique plusieurs succès:
«Les Russes disent qu'ils sont en train de gagner et les Ukrainiens aussi», constate Natalia Gueorguievna, journaliste de l'AFP. «Quand on avait encore internet, on pouvait regarder les infos, mais maintenant... nous n'avons pas idée de qui sont derrière ces voix ni d'où elles viennent», déplore-t-elle.
Sur le terrain diplomatique, Moscou voit l'Otan sur le point de se renforcer à ses frontières. Le parti social-démocrate au pouvoir en Suède a approuvé dimanche soir une candidature à l'Alliance atlantique, ce qui constitue un revirement historique pour cette formation. La Première ministre Magdalena Andersson a ensuite estimé qu'une candidature commune avec la Finlande était «le mieux pour la Suède» et sa sécurité.(mbr/ats)